Normalisation chimique et agoraphobie

Depuis le mois de juillet je procède à un sevrage très lent de l’effexor – que je prend depuis 9 ans.
Par « très lent », j’entends « j’ouvre la gélule et j’enlève les petites billes dedans », 10 à la fois. Je suis à -60 depuis le 8/09 (et je pense être à la moitié de la dose).

Jusqu’à présent, tout allait bien, j’avais de rares vertiges le premier jour de la diminution et je ressentais un peu plus les effets des hormones à la moitié de mon cycle mais cela restait bien en dessous de ce que j’ai pu expérimenter avant.

Aujourd’hui, je ressens l’angoisse à nouveau. J’ai regardé vers le jardin, je voulais aller au compost, et j’ai eu peur de sortir. Je me parle à nouveau à haute voix pour m’aider et m’encourager. Je ne voulais pas hier que ce soit lundi aujourd’hui – et que mon amoureux aille travailler.
Je suis vers la fin de mon cycle, les hormones jouent, mais cette fois c’est plus fort.

Je retrouve les sensations physiques de l’agoraphobie : avant ce n’était qu’un manque total de motivation à sortir, hier j’ai ressentit l’angoisse à sortir seule et à conduire – angoisse qui m’avait quittée en mai suite à un séminaire.

Récemment j’ai lu un article* sur l’agoraphobie et j’ai réalisé que je connaissais bien. L’auteur décrivait l’agoraphobie comme « la peur d’avoir une attaque de panique ailleurs que chez soi ».

Mes crises de paniques, mes crises de colère – qui étaient en fait des crises de paniques  – étaient due à mon autisme, mais l’idée est la même : si je suis seule et loin de chez moi et que je vais mal, comment je vais gérer ? Qui va m’aider ? Qu’est ce qui va se passer ?

Aujourd’hui, je ne fais plus de crises violentes mais la peur est là, même si je sais que j’ai beaucoup grandi, que mes forces ont grandi, mais j’ai toujours un doute.

Ma plus grande peur ? Craquer hors de chez moi, me retrouver à l’hôpital, que mes proches ne le sachent pas et que personne ne prenne mon autisme en compte.

La dernière fois que j’ai vu mon psychiatre, nous avons parlé de méditation et de pratique de la pleine conscience. Il l’utilise avec ses patients depuis longtemps et m’a encouragé à continuer ma pratique.
Là, je vais aller m’asseoir confortablement dans mon canapé et respirer.**
Et après, je repartirais pleine d’énergie, de Confiance et d’Amour.
Parce que

je ne suis pas mon angoisse, j’en suis juste témoin.

* L’article en anglais: I Had Agoraphobia For 30 Years. Here’s How I Healed
** J’utilise parfois les applications de méditation de Deepak Chopra: http://chopraananda.com/

2 réflexions au sujet de « Normalisation chimique et agoraphobie »

  1. We are suspecting my niece to possibly have anxiety disorder as she shows symptoms but we are not sure unless she seeks professional help. She too does not like going out with unfamiliar people unless accompanied by someone close to her. She tends to panic easily and sometimes breaks down in tears. Thanks for sharing this. People just needs to understand other people.

    • Hello,
      your comment brought this article back up for me, I had forgotten about it.
      It’s hard to understand what it feels like when not experiencing it, but we can trust what others tell us about their experience. I think trust is what’s lacking often times.
      I hope your niece will find what helps her, what works for her. Not everything works for everyone.
      An update on my side: I am taking meds again, I really needed them and I’ve found some that work well for me.
      Anxiety took over, I couldn’t use meditation and breathing techniques to calm myself, it wasn’t enough.
      But that’s my experience.
      Best of luck to her.

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