Voyage à la Chapelle de la rue du Bac

Au n° 140 de la rue du Bac, à Paris, se trouve la Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse.

J’en ai entendu parlé pour la première fois en septembre, quand une amie m’a demandé « La prochaine fois que tu vas à Paris, tu me ramènerais une médaille ? »

Après une recherche rapide sur le web, j’ai trouvé sa situation – entre la Seine et les jardins du Luxembourg, en gros – et découvert son histoire.

J’apprends donc que Sœur Catherine, maintenant Sainte, a eu le privilège de voir la Vierge trois fois entre le 18 juillet 1830 et le mois de décembre 1830. La Vierge lui demande la fondation d’une confrérie d’enfants de Marie ainsi que la création d’une médaille – la fameuse Médaille Miraculeuse – qui seront réalisées par son confesseur une fois qu’il la croira.

J’ose me poser une question : la confrérie et la médaille auraient-elles été crées plus tôt si le message avait été reçu par un homme – un prêtre par exemple ?

Un peu agacée par la place réservée aux femmes dans la religion, je me décide quand-même à aller à la chapelle. Après tout, j’ai une commande à remplir et je ressentirais par moi-même le lieu.

Vendredi, me voilà donc à chercher mon chemin dans les labyrinthes du métro parisien pour m’y rendre. A la sortie de la station Sèvre-Babylonne, je ne trouve pas la rue en face de moi sur ma carte. Je me décide donc à suivre mon instinct, en espérant me souvenir du trajet vu sur un plan du quartier.

Je passe devant le Bon Marché – tiens, un magasin que je ne connais pas… – et tombe sur un panneau. Je ne suis qu’à quelques mètres.

L’entrée ne ressemble pas à ce à quoi je m’attendais : on passe sous un porche avant de se retrouver dans un couloir non couvert. Sur la droite, diverses pièces dont la boutique qui vend les médailles. À gauche, une fresque de gravures et textes racontant la médaille. Au fond à droite, la chapelle.

La chapelle n’est pas très grande. Il y a du monde mais elle ne donne pas l’impression d’être bondée.
Ce qui attire mon regard, c’est le chœur. Le bleu pale traditionnellement associé à Marie est très présent, ainsi que le blanc et le doré. Les peintures sembleraient presque kitsch si le lieu lui-même n’était pas si touchant.

Parce que je suis touchée dès le moment où je m’avance dans la chapelle, les larmes me montent aux yeux.
A cet instant, je ne sais pas si la Vierge est vraiment apparue ou non, et je m’en fiche. Ce lieu me remue, je me sens aimée et acceptée comme je suis, comme un enfant dans les bras de sa mère. Je me sens portée, soutenue. Je m’avance vers le chœur pour prendre des photos et je me mets à prier, spontanément.

Je ne suis pas catholique mais j’aime Marie. Je porte le même prénom et je l’ai toujours vu comme une Mère universelle, au-delà de sa virginité supposée.

Je lui parle, je lui demande de l’aide et de me guider. Ma vie est en chantier et je ne sais pas m’appuyer sur mes forces. Je me tourne vers elle comme vers ma mère, sauf qu’elle… elle est au-delà et au-dedans de moi, dans ma perception. Je la voie comme un miroir d’une facette de moi.

Et puis, j’entends une sonnerie de portable. Je me dis que c’est dommage que cette personne n’ait pas pensé à le mettre en silencieux… avant de réaliser que c’est le mien. Je sors précipitamment de la chapelle, la sonnerie m’accompagnant jusqu’au bout.

Un bref appel plus tard – « Oui mon cœur, j’arrive bientôt. » – je vais acheter les médailles demandées… et une pour moi. Je verrais bien ce que ça fait. Même si c’est un effet placebo, ça me va.

Je retournerais peut-être prendre le temps de prier dans ce cocon au fond d’une allée. En éteignant mon portable, cette fois.

Le site de la Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse

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