« Maman noire et invisible » de Diariatou Kebe

J’ai reçu ce livre en échange d’un article. Ceci est un post sponsorisé.

J’ai eu le plaisir de recevoir un exemplaire presse de « Maman noire et invisible. » Je ne suis ni noire ni (future) maman et pourtant j’avais très envie de le lire et de vous en parler.
D’une part, pour faire connaître ce livre nécessaire dans un monde de blancheur. D’autre part, parce que je me doutais qu’il me remuerait – comme suivre des militantes non-blanches sur Twitter me remue. J’apprends à voir le monde autrement, à réaliser mon privilège de blanche, à entendre une autre histoire que la « notre ».
Quand Diariatou – alias @Clumsy_Mummy sur Twitter – a demandé qui serait intéressé pour recevoir son livre, j’ai fait suivre en disant que je doutais d’avoir le bon lectorat. J’ai été étonnée qu’elle soit intéressée quand-même.
Je l’ai lu en un trajet de train (environ 3h).

Diariatou donne des conseils spécifiques aux peaux et cheveux des femmes noires, aborde les points communs à toute grossesse, parle de racisation et argumente avec des sources et citations qui étoffent et soutiennent son propos.

J’ai pris encore plus conscience de la blancheur dominante dans notre société et des difficultés des personnes de couleur.
Saviez-vous par exemple que la peau noire, si mal hydratée, devient grisâtre ? Diariatou raconte qu’elle a dû l’expliquer à la maman adoptive blanche d’un bébé noir.
Si même les personnes de couleur qui grandissent dans des familles de couleur manquent de modèles, d’informations facilement accessibles, de visibilité, qu’en est-il des enfants adoptés qui grandissent dans des familles blanches ?

J’ai finit la lecture de ce livre en me posant beaucoup de questions, qui se résument surtout en une, que j’ai eu envie de poser ici :
Qu’est ce que je peux faire, en tant que personne blanche, pour participer à la création d’un autre système, d’une autre société ?
Déjà, ça passe par prendre conscience de mon privilège de personne blanche (ou de « mes »*) et par écouter les personnes qui ne sont pas blanches. Ça passe par (ré)apprendre l’histoire coloniale de ce pays et le système qui en découle. Ça passe par modifier mes comportements et pensées.

Je suis blanche, mes enfants (si j’en ai un jour) ont de forte chance de l’être aussi. Qu’est ce que je peux faire en tant que parent (potentiel) pour que mes enfants soient ouverts – je ne veux pas dire « tolérants », donc « acceptants » – à la différence ?
Je sais que mes ami-e-s se posent aussi la question. Ça commence par mon cheminement personnel.

Dans le livre, Diariatou parle des traditions suite à l’accouchement. Je trouve cela très important et bénéfique pour la mère. Cependant, je m’interroge sur la notion d’appropriation culturelle – je pense notamment dans le néo-paganisme et les blessing-way. Je suis particulièrement intéressée car j’ai étudié la question pour les menstruations.

En fait, la notion d’appropriation culturelle dans la spiritualité en général me questionne beaucoup.
Peut-être que je prendrais le temps d’explorer ce – vaste – sujet.

Pour lire Diariatou sur Internet:
@Clumsy_Mummy
Sa page Facebook: Clummsy Mummy
Son site: Clumsy – Mummy, Funky, Crazy
Son book club – sur la littérature afro-antillaise féminine

3 réflexions au sujet de « « Maman noire et invisible » de Diariatou Kebe »

  1. Bonjour, Je viens de voir votre article sur la page facebook de Maman noire et invisible et je suis agréablement surprise de voir que cet article est écrit par une blanche. Je suis contente de voir qu’effectivement il y a des personnes qui, même si elles ne sont pas noires, ni même concernées de près ou de loin par la communauté noire, il leur paraît important de s’y intéresser pour ce rendre compte des différences et de ce que peuvent vivre les noirs en général. Je tiens moi-même un blog sur la littérature jeunesse dans laquelle apparaissent des personnages noirs. Si vous souhaitez continuer à vous intéresser à notre univers, je vous invite à faire un passage sur mon blog : http://www.lesetoilesnoires.com. Au plaisir ! Et bonne continuation.

    • Merci de votre commentaire. J’ai mis longtemps à répondre car je ne savais pas trop comment le formuler.
      Enfant, puis plus grande, je me suis souvent demandé pourquoi tous les êtres humains n’étaient pas traités avec le même respect.
      Grâce à twitter, j’ai lâché le « pourquoi » et je suis passée aux « comment »: comment fonctionne le système et comment je peux participer à son changement.
      Écouter les autres et relayer leurs voix en fait partie pour moi.

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