Réseaux trop sociaux (submergeants)

J’ai un compte Facebook que je visite rarement, et une page sur laquelle les publications du blog se partagent automatiquement.
J’ai eu plusieurs comptes Twitter, dont deux sont encore actifs mais actuellement en pause, sauf celui sur lequel les articles sont automatiquement postés.
J’ai un compte Instagram, aussi en pause.

J’ai passé des heures dessus, et j’ai fini à chaque fois dans le même état : submergée. Je me sens aussi un peu déprimée et anxieuse, mais ça fait sûrement partie de la submersion ?

J’aime pouvoir apprendre tellement de choses, communiquer avec les autres, et même me faire des ami.e.s.
Mais ça devient vite trop, je passe mon temps à sauter d’une publication à une autre, d’un sujet à un autre, ce qui maintient mon cerveau occupé et rempli de bruit.

Je maintiens la solitude à distance mais finis par me sentir encore plus seule parce que je vois des gens communiquer et je n’y arrive pas. Je suis tout aussi autiste et j’ai tout autant de mal en ligne que hors ligne – d’autant plus quand il y a autant de bruit et de distractions.

J’ai l’impression que je ne sais pas suffisamment de choses, que je ne lis pas suffisamment de personnes d’horizons diverses, que je n’apprends pas assez ; J’ai l’impression que je n’essaies pas assez d’être une bonne personne, une bonne féministe, une bonne militante, une bonne alliée.

Je me noie dans la quantité de publications montrées et partagées, et la quantité de publications que je cherche.

Mon cerveau a pris l’habitude de passer en permanence d’un texte court à un autre donc j’ai des difficultés à me concentrer pour lire des choses plus longues, des livres mais aussi des articles.
Avant ma pause d’Instagram j’avais même du mal à lire les légendes un peu longues, mais c’est aussi dû à ma vue et au format.

Je pense encore en tweets, après presque deux ans de pause de Twitter, mais ensuite réalise que ça irait plutôt pour un article – que je n’écris jamais.

Parfois je lis des articles que j’aimerais partager et commenter sur Twitter, ou je pense à des idées ou des blagues que je pourrais poster, puis je me demande pourquoi.
Pourquoi je veux revenir quelque part où je me suis noyée ?
Pourquoi est-ce que j’ai besoin que les gens me voient ?
Est-ce que j’ai besoin qu’ils me donnent leur approbation ?

J’ai essayé de parler d’autisme et de santé mentale, mais il y a des gens qui le font bien mieux que moi.
Je n’ai rien à dire dans ce format qui est nécessaire.

J’aime écrire, et essayer de trouver la meilleure façon – la plus claire – d’exprimer mes idées. J’ai besoin de temps et de place pour développer mes pensées.
Ça ne marche pas vraiment sur les réseaux sociaux, où nous devons attirer l’attention des autres et partager notre message d’une manière la plus condensée possible instantanément.

Certaines amitiés me manquent, mais je ne savais déjà pas comment les nourrir quand j’y étais encore.
Savoir que ce que je dis apporte quelque-chose à quelqu’un – une compréhension, le sentiment de ne pas être seul, de quoi réfléchir, un amusement – me manque mais est-ce que ça vaut les aspects négatifs d’être sur les réseaux sociaux ?

Je sais que si je veux plus de lecteurs sur le blog je dois en faire la promotion, et j’ai l’impression que nous lisons de moins en moins de blogs (en tout cas c’est mon cas), mais je ne me sens pas encore prête à revenir sur Twitter et Instagram.
Je ne me sens pas encore assez forte pour être capable de publier et partir, ou de me contenter de ne lire que quelques publications. Je sais que je vais retomber dans mon habitude de sauter d’une publication à une autre, et je sais que ce n’est pas bon pour moi et pour ma santé mentale.

Donc pour le moment je m’en tiens éloignée, et je vais essayer de publier plus souvent ici à la place.
Je ne peux pas échanger des idées avec d’autres et apprendre d’eux, mais j’ai la possibilité de jouer avec les mots et les idées.
Et pour l’instant c’est tout ce que je suis en mesure de faire.

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