Récemment, je suis partie 5 jours en Grande-Bretagne, à Chester plus précisément, où j’ai fait mes études universitaires.
Je n’ai jamais fini ma licence, l’accumulation de stress ayant été trop importante. Je suis rentrée en milieu d’année. C’est après cela que j’ai commencé un suivi psychiatrique puis que j’ai eu un premier diagnostic tendant vers l’autisme.
Quand je suis partie, j’étais sure que j’allais revenir finir ma licence. J’allais me remettre sur pied, me soigner, et revenir.
En février, cela faisait 9 ans que je suis rentrée, et je n’étais jamais retournée en Grande-Bretagne avant le 17 juin (2014).
J’appréhendais énormément ce retour quand nous l’organisions, mon amoureux et moi-même.
J’avais peur des émotions, des souvenirs, qui allaient remonter.
(Après le séminaire avec Michaël Roads, je n’avais plus aucune appréhension.)
Les premiers jours ont été remplis de rencontres et de retrouvailles : le voisin dans l’avion, l’amie du lycée – fait en partie là-bas aussi, le couple d’amis qui nous hébergent, l’ami ex-amoureux ; Chester, cette ville magnifique ; l’université qui a bien changé …
Le temps est au beau fixe, le moral aussi. Nous sourions, rions, marchons, parlons anglais – mon amoureux m’a bluffé sur son niveau, profitons vraiment de notre temps là-bas.
Puis, le vendredi, jour du départ de Chester et veille de rentrer, je me retrouve étudiante, divisée entre l’envie de rentrer chez moi pour l’été et le désir de rester, l’envie de revenir finir mes études en GB et la conscience que ma vie aujourd’hui n’est pas celle-là.
J’ai pleuré, beaucoup.
J’ai laissé partir l’attachement à cette ville, à mon envie d’appartenir à un groupe – l’université, les étudiants, mon attachement à quelqu’un dont je n’ai pourtant plus de nouvelles depuis longtemps – et dont je ne souhaite pas en avoir.
J’ai dit au revoir au passé, à mes études restées non-finies, « in-finies » aussi.
J’ai aussi eu un gros chagrins – les sanglots et tout – juste avant de monter dans l’avion le samedi.
Les derniers fils d’attachements ont lâché, ça a été un peu douloureux mais c’est passé.
Je suis libérée du passé, de mes attentes, de mes « vouloir » qui me freinaient et me retenaient entre deux vies.
Aujourd’hui, à cet instant précis ou j’écris ces lignes, j’aime toujours autant la Grande-Bretagne et je sais que j’y reviendrai, mais à ce moment précis, ma vie est ici.
Et ma vie ici est magnifique.
Je n’ai jamais eu de mal à me détacher. C’est probablement un truc de plus qui cloche chez moi 😉
pourquoi « qui cloche »? tant que tu vis pleinement chaque instant, il n’y a aucun problème! 😉