Une amie m’a envoyé un article (en anglais « Unleashing Wild Women and the Sacred Feminine to Transform the World« ) sur la libération de la femme sauvage.
L’article cite beaucoup «Femmes qui courent avec les loups» de Clarissa Pinkola Este, qu’une autre amie m’a conseillé de lire il y a longtemps.
Je connaissais déjà le concept – l’archétype – de la femme sauvage. Sauvage dans le sens de libre, libre d’être elle-même, de laisser sa nature profonde s’exprimer.
Le soucis, c’est que – comme chaque fois que je m’approche du sujet «féminin sacré» – il y a cette pensée en fond – parfois qui murmure, d’autres fois qui parle plus fort – qui me dit «mais je ne suis pas une femme. Je suis tellement plus que ça ! »
L’article ne parle pas uniquement des femmes, il parle de toute personne connectée à sa voix intérieure, sa guidance intérieure. Puis il revient à parler des femmes.
Le mouvement du féminin sacré, comme celui de l’éco féminisme – le parallèle se fait souvent dans ma tête – est né des femmes cisgenre* (autant que je sache), et est basé sur ou vient de la relation que les femmes issues d’autres cultures que la culture européenne [indigènes ? J’ai un problème de vocabulaire ici] ont avec la terre et le sacré.
Souvent, il y a aussi un mouvement parallèle du masculin sacré, et une vision de complémentarité entre les deux.
Il est évident pour moi que la relation que l’humain a avec la nature, avec le sacré** et avec «les femmes» (en fait, toute personne qui n’est pas un homme cisgenre) peuvent se regarder en parallèle et ont clairement besoin d’évoluer.
Il est évident pour moi que pour se rapprocher du sacré, il s’agit de s’ouvrir à notre partie réceptrice – l’énergie, la facette, que l’on nomme traditionnellement «féminine». Plus nous nous rapprocherons du sacré – l’invisible, la lumière, l’amour … dans chaque moment quotidien, dans chaque geste banal, plus nous transformerons le monde à notre niveau.
Nous arrivons dans une période où de plus en plus de personnes ne se retrouvent plus dans les termes «femme» et «homme».
Il n’empêche que nous avons tout autant besoin d’apprendre à nous ouvrir à cette part de nous qui est intuitive, réceptrice, accueillante, sage. Visualisez l’image traditionnelle de la grand-mère qui accueille, donne des conseils déguisés en histoires de sa vie, fait de bons repas et réconforte.
Nous avons tou-te-s cette partie (facette, archétype) en nous, quelque soit notre identité de genre.
Il y a souvent l’idée que la femme (cisgenre) est plus réceptive puisqu’elle peut avoir des enfants.
Je retrouve ces stéréotypes – liés aux menstrues et à la grossesse – dans le milieu spirituel.
Pour moi, cette réceptivité peut être développée – et peut ne pas l’être initialement – quelque soit le corps ou l’identité de genre.
Dans d’autres cultures et traditions, les personnes ne rentrant pas dans la binarité sont prises en compte, ce qui prouvent bien que « même les anciens plus sensibles que nous aux énergies et à l’invisible » savaient que ce n’est pas si simple.
Dans le milieu de la spiritualité que je connais, il y a peu d’hommes (cis). Quand aux personnes transgenres ou non binaires, je n’en connais pas.
Cela explique peut-être que ce milieu soit lui-aussi plein de stéréotypes.
Il est peut-être temps de changer cela.
* personnes dont l’identité de genre correspond à celle qu’on leur a assigné à la naissance
**Je parle de spiritualité sur ce site, ce n’est que mon opinion, qui ne parlera pas forcément à d’autres 😉