Quand j’étais enfant, j’avais une horloge carrée dans ma chambre avec un cœur à la place du trois. Je pense que je l’avais choisi.
Pour moi, le cœur représentait mes parents et moi.
Puis elle est passée dans la cuisine, en face de ma place à table. Le trois est resté nous trois, puis aussi le chien et les deux chats pendant leur brève cohabitation ; et parfois, quand j’y pensais, mes frère et moi – les trois enfants de mon père.
Puis le trois est devenu les deux chats et moi, puis il est passé un moment à quatre – deux humains et deux chats ; puis il est revenu à trois – deux humains et un chat, ou trois chats suivant qui était là.
Aujourd’hui le trois représentent les trois chats qui passent dans la maison, l’une y a élue domicile, les deux autres s’en servent de résidence secondaire.
Je suspecte les chats de me transformer en l’un des leurs. Ils ont l’air en bonne voie de réussir.
Le trois représente aussi mes trois piliers, les trois conversations messenger toujours ouvertes sur mon téléphone, les trois juste au bout des messages sous mes doigts.
Les trois qui me rappellent qu’on est quatre, pas trois et moi, que je peux aussi être un pilier, que je sais le faire quand je ne l’oublie pas.
Parce qu’avec ces trois-là j’apprends à être quatre, le carré, le cercle. Et un cercle s’agrandit.
Merci.
Et merci à toutes les autres personnes qui me rappellent que je ne suis pas « les autres et moi », que je suis « avec les autres », que le cercle est plus grand que ce que je crois.
Parce que les autres c’est moi.