[J’ai écrit cet article dans le sens inverse de celui dans lequel il m’est venu à l’esprit parce que je ne le retrouvais plus.]
Dans l’enseignement de la non-dualité, on expérimente le fait que « je ne suis pas ce que je crois être : le corps, les pensées, les croyances, les conditionnements, l’identité. Je suis « ce qui est », ce dans quoi tout ça se manifeste. ».
Alors c’est un non-sens pour moi de vouloir à tout prix « exprimer que je suis », exprimer mon identité, exprimer mes opinions. Et c’est un non-sens de me sentir en prison parce que je suis limitée par les possibilités de mon corps et de mon mental, et par des situations extérieures.
Mon identité n’existe pas, il n’y a rien à exprimer.
Mon corps et mon mental n’existent pas, il n’y a pas de limitation.
L’extérieur n’existe pas, il n’y a que « ce qui est ».
Alors, si je cesse de voir ma vie comme étriquée, terne, sans créativité, mais juste comme « ce qui est », je cesserais de souffrir à chercher autre chose, puisqu’il n’y a rien d’autre.
Alors voilà, pour l’instant je le vis comme « baisser les bras une fois encore, me laisser tomber une fois encore » mais il n’y a personne qui laisse tomber et personne à laisser tomber donc tout va bien.
Ceci dit, concrètement, je ne sais pas comment ça marche.
Je ne sais toujours pas comment faire, si ce n’est juste tout abandonner et rester avec mes chats, des livres et du thé.
La vie n’attendra pas, elle est là, dans ma tasse de thé.
Et j’espère bien qu’un jour ça me suffira.
(Parce que, même si ma mère dit que je suis une spécialiste des remontées, ça veut dire aussi que je descend. Bas. Et sincèrement, je préfère abandonner des rêves, qui ne sont que ça, que continuer à me ramasser, même si je remonte. Parce que plonger pour quelques miettes, je ne sais pas si ça vaut la peine. Par contre, trouver la paix dans une tasse de thé, ça me plaît bien. )
(Rappelez-le moi la prochaine fois que j’aurais des velléités de « faire quelque chose de ma vie » ou « d’exprimer qui je suis », ça m’évitera de me ramasser encore une fois. Il vaut mieux que je plonge dans une tasse de thé.)