J’ai attrapé un cahier pour essayer de ne pas perdre mes mots mais c’était déjà trop tard. La même idée ne reste pas identique dans ma tête.
Je disais mon identité et son illusion. Je suis mais je n’existe pas.
Je suis queer. J’aime ce mot qui décrit tellement de ressentis* pour moi, qui font partie de ma vie et que je ne renierais pas.
Je suis homme, je suis femme, je suis toi, je suis moi, je n’existe pas.
Je suis le ciel nuageux, le soleil timide, la pluie que je devine.
Je suis les montagnes que je gravis, les ravins quand je m’effondre, l’envie et l’épuisement.
Je suis la joie, la tristesse, l’excitation et la dépression.
Je suis ce qui me traverse, pensées et émotions.
Je suis le corps, les envies, la honte et le regard.
Je suis les cicatrices et leur histoire, celles qu’on voit et les autres.
Je suis la vie, je suis la mort, je suis tout ce qui est entre les deux.
Je suis l’envie, la jalousie, l’espoir et le désespoir.
Je suis les chats et les ami.e.s, les proches et les moins proches.
Je suis tout ça et rien à la fois.
Je suis le jeu et le personnage à la fois.
Et si se dire est une façon de jouer, alors peut-être que je réessaierais.
*De vécus, de questionnements, de tentatives d’expressions…
J’ai lu tout à l’heure un article sur le ressenti personnel et la dimension politique.