[Mention de nourriture]
Vorel était bien embêté : il lui restait 20 jours pour trouver un cadeau à Marla, et il n’avait pas la moindre idée de ce qui lui ferait plaisir.
Ce n’est pas tant qu’il connaissait mal son amie, mais plutôt qu’il n’y connaissait rien en armes, et c’était une grande passion de Marla.
Leur amitié était assez étrange, un elfe et une naine n’étaient pas fait pour s’entendre, mais depuis que Marla avait fait fuir la bande d’étudiants qui le persécutaient, ils ne s’étaient plus quittés.
Il faut dire que Vorel avaient malheureusement le don de se retrouver en mauvaise posture, et que Marla était toujours partante pour une bagarre.
Sans armes, évidemment, étant donné qu’elles sont interdites « dans l’espace public, hormis pour la garde », mais elle n’en avait pas besoin.
Elle satisfaisait sa passion en collectionnant des armes venant de tout le continent et en allant les manier à la salle d’armes, où elle donnait aussi des cours en parallèle de ses études.
« Ah mais oui, quel idiot je fais ! Poemon a sorti un nouveau recueils de poèmes et contes du Moyen-Mieu ! »
Ouf, Vorel était sauvé, grâce à l’autre intérêt, passion et sujet d’étude de Marla : la poésie et les contes à travers le continent.
Elle disait que la guerre et la littérature étaient deux aspects fondamentaux d’une civilisation, et que l’on pouvait apprendre beaucoup en étudiant les deux.
Vorel se dirigea donc vers leur librairie préférée, située dans une ruelle perpendiculaire à la rue principale du quartier de l’université, l’avenue Princesse Chinanda, du nom d’une lointaine et très appréciée princesse du pays. Enfin, autant qu’une rue courbe puisse être perpendiculaire.
Le quartier était vivant à cette heure du jour. Les habitants de Templeton sortaient, qui du travail, qui des études, et en profitaient pour se promener en admirant les décorations des fêtes à venir – toujours très réussies – et en faisant leurs achats.
Dans 20 jours serait célébré le solstice d’hiver, un moment important aussi bien pour celles et ceux qui attendent le rallongement des jours que pour celles et ceux qui préfèrent les longues nuits.
Templeton célébrait aussi bien cette fin, qui annonçait la préparation à une forme d’hibernation inversée, que le début d’une vie plus tournée vers l’extérieur.
Vorel arriva rapidement à l’embranchement de l’avenue et de la rue Salto.
La librairie était dans un des nombreux tournants, et proposait, en plus de ses nombreux ouvrages, un salon de thé particulièrement confortable avec un grand choix de boissons, pâtisseries et en-cas, le tout fait-maison avec des produits locaux et de qualité. Et c’était tout à fait abordable, même pour un étudiant. (vous pouviez y trouver tous les thèmes, genres et styles existant, et si vous ne trouviez pas votre bonheur, il était possible de commander).
Ce n’était donc pas surprenant que l’établissement soit toujours plein.
Sur une ardoise à côté de la porte se trouvait le message suivant :
« Au vu de l’accueil particulièrement enthousiaste de son recueil, Poemon nous fera l’honneur de venir dédicacer son œuvre samedi, de 10h à 12h, et de 13h à 18h. »
En rentrant, Vorel eu la surprise de tomber sur Marla.
« Vorel ! Tu tombes bien, j’allais m’installer pour prendre un café. Tu bois quelque chose avec moi ? »
« Oui, bien sûr ! »
« Tu as vu l’annonce ? Poemon sera là samedi, c’est un cadeau de solstice en avance ! »
« Tu vas venir, bien sûr ? »
« Évidemment, et ce sera l’occasion d’acheter son dernier recueil et de me le faire dédicacer. »
« Oh. Oui, bien sûr… »
« C’est quoi cette tête ? Tu as l’air déçu. Oh ! J’y suis : tu voulais m’offrir le recueil ? »
« Oui, mais comment tu fais pour toujours deviner ? »
« Je ne sais pas, la génétique je suppose. Tu peux toujours me l’offrir, même si j’ai deviné. »
« Oui, mais il manque le côté « surprise », quand-même. Je le ferais dédicacer en gardant la dédicace secrète, ça compense ? »
« Je pense que c’est même mieux, c’est parfait ! »
J’adore la réponse de « Comment tu fais pour deviner » 🙂