J’ai eu énormément de mal à avoir de l’inspiration pour cette semaine.
J’ai envisagé écrire sur les limites d’un point de vue plus spirituel, mais finalement je n’étais plus vraiment motivée (si vous voulez quand-même me lire en parler, dîtes-le moi).
Dimanche soir, j’ai lu un article sur le site du Guardian – un journal anglais que j’aime beaucoup – qui parlait des publicités de noël. Les marques font une sorte de compétition et ça donne des vidéos soit amusantes, soit émotionnelles / inspirantes. « And they’re off … £6.8bn Christmas ad spree gets under way »
Je vous recommande celles de Marks and Spencer, Walkers, Argos et Asda
En discutant de ça avec mon amoureux, je me suis aperçue que mon problème n’est pas seulement avec noël, mais aussi avec ce qui vient après.
Noël peut être une période difficile pour les personnes autistes, notamment, du fait de l’excitation ambiante, des choix à faire – qu’offrir et que demander ? ; des stimuli sensoriels – suivant où vous vivez : les lumières, la musique etc. Aller en ville peut devenir encore plus difficile à cause du monde.
Ajoutez à ça les jours qui sont courts, ce qui renforce les déprimes et dépressions, ou en crée – la dépression saisonnière, et vous avez un cocktail idéal pour un mal-être généralisé et une surcharge, suivis probablement d’un effondrement.
D’autres personnes autistes, au contraire, aiment les lumières, les décorations, la musique etc.
Nous ne sommes pas tou-te-s pareil-le-s !
Dans mon cas, noël a été très difficile pendant des années. Mon niveau d’anxiété était très élevé – trop de décisions et de choix, de changements d’habitudes etc. Et ça réveillait sûrement des blessures liées à la famille, mais c’est un autre sujet.
Arrivée en janvier, toute la tension accumulée avant et pendant les fêtes lâchait, ajoutée à la déprime saisonnière récurrente, j’avais l’impression de m’effondrer complètement.
Ces dernières années, j’ai essayé d’apprivoiser noël en le voyant comme une fête familiale, une sorte d’anniversaire commun à toute la famille, et en lisant des livres de noël. Je décore mon salon pour l’hiver, et non pas uniquement pour noël, en changeant le dessus de canapé (rouge cerise) et des housses de coussins (avec de la neige).
Je fais aussi depuis des années un petit arbre des saisons, sur lequel je suspends des décorations du thème de la saison en cours. Je le fais en automne, en hiver et au printemps.
Mon idée est de penser à noël comme un moment dans l’hiver.
Je devrais préciser que mon anniversaire est le 30 décembre, donc il y a trois fêtes en peu de temps, ça peut faire beaucoup.
Ce qui rend noël plus facile, c’est que nous le fêtons en très petit comité, mes parents et moi le 24 au soir, et avec trois amis en plus le 25.
C’est bien plus accessible et appréciable pour moi que les repas de famille à plus de 10 autour de la table, plusieurs jours à la suite, comme fait mon amoureux.
Si vous êtes autiste (entre autre), que vous n’aimez pas être avec beaucoup de monde et que vous n’avez pas le choix pour les fêtes, je suis de tout cœur avec vous.
Je n’ai pas d’autres suggestions que les habituelles : s’éloigner / s’isoler (beaucoup plus facile quand on est enfant ou la personne la plus jeune), venir tard et partir tôt, ce genre de choses. Ce n’est confortablement possible que si au moins une partie des personnes présentes nous soutient et accepte nos besoins.
(Je le précise surtout pour les personnes qui ne connaissent pas cela.)
Et ensuite, en janvier, que faire pour continuer à apprivoiser l’hiver ?
J’ai constaté, en réfléchissant à cet article, qu’il y a quatre choses qui m’aident : passer du temps dans la nature, que ce soit une balade près de chez moi ou passer deux jours à la neige ; passer du temps avec mes proches, points bonus si c’est autour d’un thé ; avoir des choses chouettes prévues entre noël et le printemps, pour ne pas avoir l’impression d’être en pause ou en attente ; et ce qui m’aide aussi en automne avec le coup de déprime lié à la rentrée : suivre un cours en ligne, ou cette année reprendre le blog.
Par proches, j’entends des personnes avec qui je me sens vraiment bien et avec qui je peux être totalement moi-même, c’est à dire qui connaissent mes difficultés et mes originalités, qui les acceptent et qui les respectent.
C’est fondamental pour moi (et pour tout le monde, plus ou moins, je suppose), ça enlève beaucoup de fatigue dans les interactions, ce qui veut dire que je peux passer plus de temps dans des situations sociales et les apprécier.
Je me rends compte que ma façon d’apprivoiser l’hiver est d’alterner entre mon cocon douillet et le dehors froid et ensoleillé – quand il l’est, du moins.
Je peux aussi retrouver ce cocon chez les autres, comme par exemple quand je suis chez ma mère. Son canapé est situé de telle façon qu’il fait une petite zone confortable tout en restant dans la pièce principale. Le coin idéal pour discuter, tricoter, ou regarder The Crown sous un plaid tout doux.
D’ailleurs, la saison 3 démarre le 17 novembre.
Et vous, comment apprivoisez-vous l’hiver et les fêtes ?
Quelles sont vos séries préférées, vos boissons, vos repas, vos activités favorites ?
[* J’en profite pour rappeler que tout le monde ne ressent pas les sensations physiques, y compris la douleur, de la même manière. Dans le cas des personnes autistes, certaines sensations peuvent être ressenties plus fortement que la norme/moyenne, et d’autres plus faiblement.]
bonjour Marie,
voilà un thème que j’apprécie particulièrement ! ça n’a pas toujours été le cas …
Pendant plusieurs années, quand j’ai travaillé dans le commerce et que je n’avais pas encore mes enfants, c’était une période très stressante . Je travaillais dans des magasins de décoration alors j’étais dans Noel pendant plusieurs semaines . J’aimais le côté ambiance et atmosphère de noel au niveau sensoriel (les lumières, les couleurs, les objets de décoration…) mais pas l’effervescence qu’il y avait autour . Les gens étaient plus stressés, plus de monde, plus de tout quoi .
En ce temps-là, nous devions mon conjoint et moi aller chez ses parents pour l’un des deux réveillons (parfois les 2) et c’était à chaque fois une épreuve/corvée pour moi . Il fallait que j’interagisse d’une certaine façon, je ne pouvais pas être naturelle (il fallait porter le masque du sourire comme je disais)… par contre j’ai toujours eu la chance de le fêter avec peu de gens . Je n’ai jamais participé à de grands repas avec de nombreuses personnes .
Quand ma mère est décédée, j’ai réalisé que les fêtes et anniversaires étaient finalement importants dans le sens où ce sont des moments que l’on peut partager avec les personnes qu’on aime et on peut les garder en mémoire, des genres de trésors de souvenirs .
Depuis que j’ai mes maladies chroniques au niveau gastro-intestinal (ça fait 2 ans et demi), la période hivernale est assez difficile physiquement parlant . Je n’ai pas beaucoup de « feu digestif » (problèmes d’estomac) même si ça s’améliore un peu en ce moment . Je crains le froid, l’humidité, le vent, la neige … A la maison j’ai donc des plaids, des vêtements en laine, j’aime les tapis et coussins tous doux etc …
Pire que tout, l’année dernière, les enfants et moi nous avons attrapé une pneumopathie alors j’en garde un mauvais souvenir …
Nous avons, au fil du temps, développé nos propres routines de noel avec nos enfants . On décore la maison au début du mois de décembre, sapin, stickers, objets de noel … les enfants ont un calendrier de l’avent . Mon fils fait sa liste au père noel et va la déposer à la boîte aux lettres . On passe un des réveillons avec mon père ou ma soeur et l’autre juste nous 4 . Tous les ans on regarde les « Maman j’ai raté l’avion », je suis fan depuis toute petite 🙂
Pour les boissons et repas, c’est assez difficile pour moi, j’adorais préparer des plats traditionnels avec la bûche en dessert . Mais avec ma maladie, c’est devenu beaucoup moins agréable car l faut faire des plats différents pour moi et pour le reste de la famille …
J’adorais le thé de noel, les plats préparés à base de marrons, les petits chocolats au praliné, les dattes fourrées …et bien sûr un bon chocolat chaud .
Nous allons le week-end dans les marchés de noel, ou dans certains magasins qui ont de belles décorations de noel . Nous avons habité en Alsace, c’est bien là-bas qu’il y a les plus beaux marchés de noel !
L’an dernier, j’ai emmené mon fils à la fête de noel du village organisée pour les enfants . Il était tellement heureux d’être au milieu des autres enfants, je n’étais pas du tout à l’aise mais je me suis forcée pour qu’il puisse en profiter . Nous faisons un bingo de noel, c’est un jeu facile à comprendre pour mon fils, on peut y jouer tous ensemble .
Le rapport à la nature est très important pour nous toute l’année d’ailleurs . Actuellement, nous sommes contraints de vivre dans le centre ville mais nous préférons vivre en dehors de la ville et n’aimons pas les maisons mitoyennes ou les appartements . Les arbres nous manquent terriblement . On ne va pas au ski en hiver par contre . Je préfère les ballades à pied au bord d’un lac .
J’apprécie regarder les changements de saisons dans la nature, nous avons une étagère dans notre pièce à vivre où on pose des objets sur le thème de la saison en cours .
Avant je préférais telle ou telle saison, maintenant j’apprécie chaque saison pour ce qu’elle apporte .