Ou un ours polaire en méditerranée.
Il y a quelques temps j’ai trouvé cette analogie pour expliquer la vie des personnes neurodivergentes dans un monde conçu par et pour les personnes neurotypiques :
Imaginez un palmier. Dans son environnement naturel, il est en pleine forme – sauf en cas de maladies ou parasites.
Maintenant, plantez-le en pleine terre dans une forêt scandinave.
A priori il va avoir beaucoup plus de mal à survivre, voire il ne pourra pas du tout.
Autre analogie : installez un ours polaire en méditerranée… Il ne va pas aimer du tout.
La différence entre le palmier et les personnes neurodivergentes, c’est que tout le monde (ou presque?) ne va pas râler contre le palmier en disant qu’il pourrait quand-même faire plus d’efforts. Nous comprenons bien qu’il n’est pas fait pour vivre là.
Certes, il y a un manque de connaissances et de compréhension sur la neurodivergence – contrairement aux palmiers – mais même quand les gens savent, on entend encore « oui, mais quand-même, vous pourriez faire un peu des efforts. Nous, on y arrive. »
Peut-être que vous êtes une espèce d’arbre qui a du mal en Scandinavie, mais visiblement vous vous en sortez plutôt bien malgré les difficultés.
Nous, nous sommes des palmiers. Des palmiers sacrément résistants qui font tellement d’efforts que vous voyez à peine nos difficultés. Nous ne pouvons pas faire mieux, ni plus.
Pour qu’un palmier survive en Scandinavie, il faudrait le mettre dans une serre, et je n’ai aucune envie que ce soit notre sort.
Mais force est de constater que c’est un peu ce qui finit par se passer, soit imposé par l’extérieur (hospitalisation, milieu protégé…), soit mis en place par nous-mêmes pour nous protéger – vie semi-recluse, vie sociale très limitée etc.
Contrairement aux forêts scandinaves qui ne peuvent pas s’adapter aux palmiers – quoi que, malheureusement, c’est bien parti pour – notre société peut devenir – au moins un peu – plus accessible pour tou.te.s.
Les personnes autistes* en parlent depuis des années et ont plein de suggestions à faire, il n’y a qu’à écouter. Et agir ensemble**.
#JeSuisPalmier (et je n’aime même pas particulièrement les palmiers)
* et les personnes neurodivergentes de manière plus large, handicapées de manière plus générale, malades chroniques…
** et c’est pareil pour éviter que les palmiers poussent en Scandinavie : il y a des choses à faire, au niveau individuel et collectif, et il est plus que temps que nous nous y mettions vraiment. Tou.te.s, je veux dire. Pour de vrai.