Holding space – tenir l’espace

« Holding space » est une expression difficile à traduire : « tenir/maintenir l’espace » sonne assez étrangement en français.
Et puis, de quel espace parle-t’on ? L’espace est, il n’a pas besoin d’être tenu.
C’est une métaphore qui décrit quelque chose que nous faisons probablement tou-te-s à un moment ou un autre, sans même y penser.

C’est ce moment où nous sommes totalement présent à l’autre et où « nous » disparaissons.

Nous accueillons l’expérience de l’autre sans aucunes pensées, jugements ou envie de changer quelque chose. Ou du moins, où nous sommes capable de laisser tout cela de côté, se dissoudre, simplement parce que nous n’y portons pas d’importance.
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« L’amour en minuscule » de Francesc Miralles

couverture du livreJ’avais adoré le premier livre co-écrit par lui que j’ai lu – « Le plus bel endroit du monde est ici » – alors je n’ai pas réfléchi en prenant celui-là.

Samuel de Juan est un solitaire qui compte les minutes qui lui restent à vivre le soir en s’endormant. Jusqu’au jour où un chat s’invite dans son appartement et dans sa vie, ce qui va perturber ses habitudes et l’amener à rencontrer de nouvelles personnes qui vont chacune lui faire découvrir de nouvelles facettes de la vie et de lui-même.

On retrouve le côté philosophique et les rencontres du premier livre, avec moins de côté onirique. Cette fois, les personnages sont « bien réels » mais tout aussi bousculant – et ne boivent pas autant de chocolat chauds.
Ils nous amènent à prendre conscience que chaque événement a une cause et une conséquence, à regarder la face cachée de la lune et à nous questionner sur la réalité de la vie.

Le lire après un séminaire sur l’éveil était intéressant, il y a plusieurs passages qui m’ont fait penser aux questionnements sur « qui suis-je réellement et qu’est ce que la vie? ».

Ma seule critique serait la manière dont est présentée/amenée la relation amoureuse, mais elle sert aussi de support à de belles prises de conscience du personnage principal sur la manière dont la vie s’écoule et comment nous influençons sa direction… ou non.

(Une fois encore, j’aime la couverture!)


Retour de séminaire

Il est difficile de parler de cette expérience.
Les mots perdent leur sens.

Disons simplement que le séminaire s’est bien passé – une seule crise de larme le premier jour, des belles rencontres, un lieu magnifique, des enseignements et pratiques enrichissantes.

Et au retour, un besoin d’intériorisation et de continuer les pratiques.

Et rien de ce qui est écrit ne fait sens à la lumière de ce séminaire.

Si le processus d’éveil vous intrigue, je vous renvoie vers le site de Ken et Brigitte – The One Process – qui guidaient ce séminaire.
Ce ne sont pas les seuls enseignants, ce sont simplement ceux que je connais.

Love


Avant

Je viens d’arriver au lieu du séminaire que je vais suivre pendant une semaine et je voulais faire un article avant.

Je ne sais plus depuis quand je n’ai pas posté de nouvelles de mon état et de mes avancées.

J’ai eu des hauts et des bas, des moments de panique magistraux, des pertes de contact avec la réalité, des crises violentes, et des moments vraiment très beaux partagés avec des proches ou vécus seule.
J’ai commencé un traitement pour équilibrer mon humeur (lamictal) mais comme il n’est pas compatible avec le millepertuis, j’ai dû l’arrêter – et je me suis aperçue que finalement, le millepertuis avec au moins un léger effet. Cette semaine a été dure pour moi et mes proches – en fait, ce dernier mois.
Il y a eu beaucoup de mouvement au niveau de ma relation avec ma mère, ça a été violent et ça s’apaise.
Il y a eu des prises de conscience et des compréhensions.
Il y a eu ces larmes dans le Sacré Cœur en écoutant « God Yu Tekem Laef Blong Mi » de Gavin Greenway.
Il y a les milliers de câlins avec Luna, ma chatte.
Il y a eu les trains, les ami-e-s, la famille, le froid et la chaleur.

Je suis ici pour avancer sur le chemin de l’éveil – quand on sort de l’identification au « moi » (corps + personnalité + pensées) et qu’on perçoit à partir du Soi (la conscience, le tout…).
Quand je suis en crise, je suis incapable de revenir à cet état. Je ne ressens plus que cette souffrance énorme dont je ne connais pas la source.
Quand je vais bien, je ne comprends même pas comment je peux me retrouver dans un état aussi violent.

Peut-être que le séminaire m’aidera à trouver l’apaisement, peut-être pas. Je n’ai pas d’attente, j’essaie de ne pas en avoir en tout cas. Je reste ouverte à ce qui se passera ou ne se passera pas – j’essaie, en tout cas!


L’éveil

L’éveil, c’est tous ces moments où « je » sens, au plus profond de « moi » que « je » ne suis pas mon identité + mon corps + mes pensées + tout ce qui m’arrive.

L’éveil, c’est tous ces moments où « je » laisse la place à la conscience, à la vie pour s’exprimer, s’explorer, se créer, jouer.

L’éveil, c’est tous ces moments où la souffrance s’arrête puisqu’il n’y a plus de personnage attaché à ce qu’il veut pour la créer.

L’éveil, c’est tous ces moments où, quoi qu’il se passe, quoi qu’il y ait, c’est un nuage qui passe sur le ciel. Et le ciel reste le ciel.

L’éveil, c’est source de multiples questions et inquiétude du personnage, parce que ce n’est pas lui qui s’éveille ; parce que lui laisse sa place de « plus important », de contrôleur, de créateur.

L’éveil, c’est prendre conscience plus vite que là, c’est le personnage qui joue et qui oublie qu’il joue. Et c’est pouvoir en sortir plus vite aussi.

L’éveil, c’est se souvenir que le personnage que je crois être est une manifestation de la vie, comme tout ce qui est.

L’éveil, c’est juste plein de petits moments qui s’ajoutent et s’étendent jusqu’à un jour devenir un état permanent.

L’éveil, c’est juste vivre, sans ajouter de description derrière.


J’ai fait taire la voix du consentement

(Parfois j’écris et j’oublie de poster. Il a été écrit mi juin)

Grâce à twitter et au féminisme inclusif, je prends conscience de beaucoup de mes conditionnements. Le thème du consentement revient souvent, principalement dans les relations sexuelles/amoureuses.
Récemment, c’était en lisant le compte Mère Féministe qui parlait de l’éducation au consentement pour les enfants – consentement à être touché-e, consentement de l’autre à être touché-e.
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J’ai besoin d’écrire

J’ai eu besoin de poser ces sentiments d’illégitimité et d’incapacité à écrire ici. Je me suis demandé pourquoi je l’avais publié : est-ce que je voulais de l’attention ? Qu’on me rassure ? Je n’ai pas l’impression, mais je peux me tromper.
Toutes les réactions que j’ai eu ici, sur twitter, en privé m’ont fait réfléchir et je vous en remercie.

Surtout, ce dont je me suis aperçue, c’est que je ne sais pas m’empêcher d’écrire. Quand j’arrête, c’est que je vais mal – vraiment mal, comme cet hiver. Sinon, les mots s’imposent à moi. Je ne peux pas les taire.

Depuis cet article paru il y a deux jours j’ai écrit un fil twitter et un article et j’ai eu l’envie d’en écrire un deuxième. Plus j’essaie de me taire, plus j’ai envie de dire.

Alors, oui, je ne suis pas obligée de publier mes textes. Mais une fois qu’ils sont écrits, pourquoi les laisser s’éteindre dans l’ombre ? Peut-être qu’ils pourront apporter quelque chose à quelqu’un, ne serait-ce qu’une distraction momentanée.

Alors voilà, je vais continuer à expliquer plusieurs fois par article que je ne parle que de ma compréhension et de mon ressenti, sauf quand je parle de sources extérieures – qui ne sont peut-être pas non plus des vérités générales – et je vais continuer à réfléchir à comment être le plus respectueuxse des autres, le plus inclusif possible dans mes formes d’écritures.

Et si vous avez des pistes d’amélioration, des critiques, des suggestions, n’hésitez pas – essayez juste de ne pas me mordre s’il vous plaît.


Illégitime et incompétente

Voilà les deux sentiments qui me font considérer l’arrêt de ce site, voire de mes écrits en général (y compris sur twitter).

Illégitime:

  • vis à vis de l’autisme, parce qu’en janvier des psychiatres sont revenu sur mon diagnostic et qu’ils n’avaient peut-être pas tord. Je me reconnais très peu dans le vécu et les «symptômes» que présentent les autres personnes autistes. Je ne veux plus en parler pour ne pas leur porter préjudice.
  • Vis à vis de la non-binarité de genre, parce que suite à l’écriture de cet article j’ai fait une thérapie qui semble avoir résolu mon trouble de la personnalité multiple. Je n’oscille plus entre mes identités fille et garçon, je me genre spontanément au féminin… bref, je suis une fille cisgenre à priori. Je ne veux plus non plus en parler pour ne pas porter préjudice aux personnes réellement concernées.

Incompétente:

j’avais commencé des recherches pour écrire sur l’appropriation culturelle dans le milieu (vaste) de la spiritualité et du développement personnel.
Quand je vois

  • la difficulté à accéder aux ressources fiables sur les personnes qui sont des fraudes (par exemple, les chamanes en plastique, encensé-e-s aux USA et en Europe et dénoncé-e-s par les tribus dont ils/elles se disent les descendants)
  • les désaccords au sein des communautés (vu dans le cas du yoga ou du chamanisme et des traditions des Peuples Premiers Américains)
  • l’usage courant de termes venant d’autres traditions et cultures mais occidentalisés, et perdant leur sens premier (chamane, prana, chakra par exemple)
  • la complexité des paramètres à prendre en compte pour parler d’un sujet donné (par exemple les traditions néo-païennes basées sur des traditions en partie oubliées, dans un contexte géographique et politique qui évolue)

Je prends conscience que c’est un sujet trop vaste pour moi et que je n’ai pas les compétences requises pour en parler.

De plus, j’ai pris conscience que le milieu de la spiritualité – développement personnel – new age était rempli d’appropriation culturelle – la plupart du temps involontairement, dans certains cas c’est fait de manière très consciente et volontaire.

Comment est-ce que je pourrais continuer à parler de cela en connaissance de cause?
Chaque article que j’écris comporte potentiellement de l’appropriation culturelle sans que j’en ai conscience – j’ai grandit dans ce milieu et absorbé beaucoup de concepts probablement issus d’autres cultures et traditions.

Écrire sur ces sujets est quelque chose de très important pour moi – pour pouvoir peut-être donner un autre point de vue sur la diversité de la vie notamment – mais ne pas faire de tord aux autres l’est encore plus.


La femme sauvage – La personne sauvage

Une amie m’a envoyé un article (en anglais « Unleashing Wild Women and the Sacred Feminine to Transform the World« ) sur la libération de la femme sauvage.
L’article cite beaucoup «Femmes qui courent avec les loups» de Clarissa Pinkola Este, qu’une autre amie m’a conseillé de lire il y a longtemps.

Je connaissais déjà le concept – l’archétype – de la femme sauvage. Sauvage dans le sens de libre, libre d’être elle-même, de laisser sa nature profonde s’exprimer.

Le soucis, c’est que – comme chaque fois que je m’approche du sujet «féminin sacré» – il y a cette pensée en fond – parfois qui murmure, d’autres fois qui parle plus fort – qui me dit «mais je ne suis pas une femme. Je suis tellement plus que ça ! »

L’article ne parle pas uniquement des femmes, il parle de toute personne connectée à sa voix intérieure, sa guidance intérieure. Puis il revient à parler des femmes.
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Méditer est un acte militant

Je lisais sur twitter tout ce qui se passe ces jours-ci autour des manifestations du premier mai et des rassemblements Nuit Debout.
Mon twitter militant parle beaucoup des violences policières et des problèmes de sexisme et agressions au sein du mouvement Nuit Debout.

Je suis triste de lire tout ça, comme je l’ai toujours été quand je lis ou j’entends parler de violences entre humains.
Je vois l’envie de changement et je me demandais pourquoi nous nous retrouvons toujours dans les mêmes schémas de fonctionnement, pourquoi nous reproduisons toujours les mêmes situations et cycles – tant au niveau personnel que sociétal.
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