L’autre monde – le voyage

J’ai régulièrement envie de repartir dans l’autre monde, et je ne satisfais pas cette envie aussi souvent que je devrais.

Pour certaines personnes, «partir dans l’autre monde» signifie mourir.
Pourtant, il n’est pas plus nécessaire de quitter définitivement son corps pour y aller que d’abandonner sa voiture pour utiliser les transports en commun.
La métaphore me vient de l’idée que le corps physique est un véhicule temporaire pour l’être métaphysique.

Certaines personnes communiquent avec des êtres non-incarnés (n’ayant pas de corps physique, du moins tel que nous l’entendons), d’autres voyagent dans cet autre monde.

Bien sur, rien de tout cela n’est prouvé par la science.
Je ne suis pas sur-e que ce soit la réalité, vous n’êtes pas sur-e-s que ce ne soit pas la réalité.

Mais si cela existe dans mon imagination, alors c’est une forme d’existence, non?

Le voyage m’appelle, de plus en plus fort.
Il est bien plus facile à préparer qu’un autre, pas de sacs à faire, d’horaires de train à regarder…
Et pourtant je recule, je freine, j’hésite, je contourne…
Cela fait trop longtemps que je ne suis pas partie, me souviendrais-je encore comment faire?
Comment garder un pied ici et en avoir un «là-bas»?
Et si tout cela n’était que mon imagination?
Quand bien même, serait-ce si grave?
Trouver mon inspiration, puiser ma force, me nourrir, vivre, en somme.
Est-ce si grave que j’ai besoin de le faire aussi bien ici que de l’autre côté du voile?


Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis

Je me vois dans tes yeux, je me noie dans ce que j’imagine que tu pense de moi.
Je deviens dépendant-e, je me déplace en toi, sur toi.
Je ne tiens plus debout seul-e, je n’y arrive plus.
Et tu t’éloigne.

Je m’écroule, je réapprends à marcher seul-e, je me redresse, je me retrouve.
Je prends mes distances, j’essaye de fuir ma dépendance, j’essaye de me suffire à moi-même.
Tu te rapproche, tu renoue des liens, j’essaye de ne pas replonger.
J’en ai assez de me noyer, j’en ai assez de danser ma liberté.

Je suis milles facettes que je retrouve chez vous.
Je suis milles facettes que j’oublie en moi.
Je suis un miroir dans lequel je me perds et je crois que vous pouvez m’en sortir.
Mais j’ai tord.

Je suis un arbre sans racines, je suis une branche sans attaches.
Je flotte au grès du vent, je me raccroche à vous.
Je me perds, je vous trouve, je m’oublie, je vous vis.
Mais je n’existe pas vraiment.

Je cherche mes racines, je cherche mes appuis.
Je cherche ma force, je cherche ma vie.
Je cherche ma liberté sans votre dépendance.
Je cherche à vivre par moi, pour moi,pour vous, pour la vie.


Pour l’instant, je marche

Je n’ose plus vraiment vous parler de mon état.
Je sais ce que c’est que de voir quelqu’un qu’on aime « aller mal » – ou plutôt « pas aussi bien qu’on aimerait » – et je n’ai pas envie de vous mettre dans cette situation.

Je préférerais vous dire que tout va bien, que j’ai une pêche d’enfer et que je suis super créatif-ve, mais ce serait mentir et je ne sais pas mentir.

Ça fait trois semaines que j’ai à nouveau perdu mon équilibre, trois semaines que je traverse un désert dont je pensais être sorti-e.
Mais apparemment je n’avais pas encore appris la leçon, donc je m’y retrouve à nouveau.
Je traverse des hauts et des bas, quoiqu’en ce moment ce soit plutôt du neutre et du bas, et ça fait partie de l’expérience.

Quand je parle de ma souffrance sur twitter, ce n’est pas pour avoir votre pitié, votre inquiétude ou que vous essayiez de m’en sortir, c’est simplement pour qu’elle soit dite.
Si je la dis au monde, alors j’arrive à mieux respirer. Elle ne m’appartient plus toute entière, elle revient à l’univers.
Ce n’est peut-être pas la meilleure façon de gérer, ce n’est peut-être pas juste envers vous et je m’en excuse.

Vous êtes plusieurs personnes dans mon entourage à essayer de m’accompagner et je vous en remercie, mais je dois faire ce chemin « seul-e », ou du moins à mon rythme.
Je sais que vous voyez mon avancé mais je n’en suis pas encore là.
Je suis conscient-e que j’avance mais je n’ai pas encore la possibilité de regarder en arrière.
Pour l’instant, je marche.


Journée de sensibilisation à l’autisme 2015

Cette année encore, je ne serais pas en bleu, tout comme en 2014.

Cette année, je serais en rouge pour soutenir le mouvement « Walk in red » (marcher en rouge) créer par des personnes autistes.
Un de leurs slogan est « Love not fear » – « amour, pas peur » – je ne peux qu’adhérer.

J’aimerais que les associations qui veulent aider les personnes autistes s’intéressent aux autistes, à tou.te.s les personnes sur ce spectre, et pas juste à ce que disent certains médecins neurotypiques qui n’ont aucune idée de ce que l’on vit.
J’aimerais qu’elles prennent le temps d’écouter ce que chacun.e a à exprimer – par mots, comportements, écrits – pour savoir réellement ce que nous vivons et ce dont nous avons envie et besoin.
J’aimerais que les associations validistes ne soient plus les plus connues et financées.
J’aimerais que certains parents arrêtent de vouloir nous dresser comme des animaux pour que nous soyons « normaux » et que nous ne les embarrassions pas ni ne leur demandons de revoir leur façon de regarder la vie. (Je remercie mes parents qui ne sont pas comme ça)

Validiste, ça veut dire que la norme définie est d’être valide, donc toute personne étant handicapée ou neuroatypique (= ayant un fonctionnement neurologique différent de la « majorité ») est vue comme diminuée, différente, que l’on doit guérir ou réparer.
La société est validiste et c’est une de ses faiblesses.
Continuez la lecture


Intuition Vs Envie

J’ai lu récemment un article très chouette sur la différence entre intuition et les histoires que l’on s’invente.
L’article est assez juste, mais je ne suis pas tout à fait en accord avec.

Déjà, j’entends aussi mon intuition dans ma tête, comme mes pensées «à moi», donc je trouve confus de séparer les deux de cette manière.
Ensuite, les envies profondes peuvent aussi être des types d’intuition.
Je ne suis pas en train de vous simplifier les choses, je m’en doute.
Continuez la lecture


Un sevrage tout en douceur

C’est article n’est que le témoignage de mon expérience. Si vous prenez un traitement, consultez votre médecin.

Je prenais de l’effexor depuis plus de 9 ans, et depuis plusieurs années à la dose minimale.
J’avais déjà essayé de l’arrêter, avec l’accord de mon médecin, mais la technique «un jour sur deux» était un peu violente pour moi – ou alors je n’étais pas prête.
J’avais lu sur internet que le sevrage de l’effexor pouvait être violent, et que les symptômes de manque duraient longtemps.
J’ai eu des symptômes de manque digne d’une personne prenant des drogues dures quand j’avais essayé de l’arrêter la première fois.
Cette fois-ci, ça s’est très bien passé.
Continuez la lecture


Le retour du chamane

Celui qui marche entre les mondes, un pas ici et un dans l’ombre.
Celui qui voit et qui entend ce que la plupart ignorent.
Celui qui a oublié d’avoir peur des monstres sous son lit.
Celui qui sait que la vie est bien plus vaste que la vue.

Celui qui ose dire ce que beaucoup craignent.
Celui qui ose laisser son corps et voyager.
Celui qui sait les ombres et leurs mystères.
Celui qui aime vivre ces mystères.

Celui qui parle avec les arbres.
Celui qui rit avec les fées.
Celui qui se change en loup.
Celui qui sait voler.

Celui qui se sait libre et qui savoure cette liberté.


« Le voyage de Lisa » de Moon E. Weiss

Moon est une femme talentueuse, rêveuse et sensible. Et mon amie, aussi.
J’ai eu la chance de faire partie des personnes qui ont relu sa nouvelle.

La chance, parce que ce livre est magnifique.
Le monde est fantasmagorique, les personnages touchants et attachants, l’histoire poétique.
Les illustrations de Weinissa rendent vraiment bien l’atmosphère de cette nouvelle.

Lisa tombe sous le charme de Nils et de sa chanson, et quitte tout pour le suivre lors de sa tournée afin de pouvoir en comprendre les paroles.
Sur sa route, elle va visiter des endroits oniriques et rencontrer des personnages particuliers – pas tous bienveillants.

Je ne vous en dirais pas plus, je vous recommande simplement de prendre le temps de partir à l’aventure avec Lisa.
Continuez la lecture