Ludivine travaille chez Peau-éthique, une marque de lingerie en coton et soie bio et éthique qu’elle a créé avec sa mère.
Elle parle beaucoup sur son blog et sur twitter de la «mode responsable», mais ça n’a pas toujours été le cas.
Interview d’une activiste – dans le sens « qui s’active »! – approchable.
Marie: Ludivine, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions!
Tout d’abord, depuis quand Peau-éthique existe-t’elle?
Ludivine : Ma mère a créé Peau-Ethique il y a maintenant 10 ans pendant mes études de psycho. Études que j’ai terminé tout en “aidant ma mère au départ”. Et après j’ai bossé avec ma mère. Bon choix, mauvais choix ?
M. : Comment est ce que tu es devenue consciente de ce que cache la «fast fashion» ? (NDLR: la mode non éthique et non écologique)
L. : Tout simplement comme beaucoup en regardant des reportages à la télévision, en voyant les vrais gens qui fabriquaient nos produits.
Après c’est vrai que la Fast Fashion c’est particulier c’est tellement ancré que c’est difficile de ne pas faire comme tout le monde. Ne pas être mainstream c’est difficile. Des grandes enseignes il y en a partout. Tu ne portes pas telle marque tu es vite considérée comme une personne n’ayant pas ou peu de goût. C’ets dur je trouve.
Pourtant tout le monde le sait qu’un haut Mango par exemple a été fabriqué au Bangladesh, au Rana Plazza. Que les personnes qui l’ont fabriqué vivent dans des conditions pitoyables que parfois même des enfants travaillent. Mais bon ils sont obligés. Car comment survivre ?
En prendre conscience c’est accepter que cela existe malgré tout et qu’on peut pas tout changer d’un coup. Mais que un vêtement a un cout. Le coût d’une vie et plus !
M.: Comment étais-tu avant cette prise de conscience?
L. : Comme toutes jeune fille de moins de 25 ans, j’allais toute les semaines chez H&M pour ma part car je prenais le train et que j’avais du temps à tuer. J’achetais souvent un petit truc un débardeur à 5€ c’était vraiment pas cher. En avais-je besoin. Clairement non. Mais je consommais pour consommer. Sans me poser la question de qui fait le vêtement. Je mangeais bio pourtant et militait pour Greenpeace. Le Lol est intense en fait. Mais ce n’était pas dans mes priorités.
M. : Quels ont été tes premiers changements?
L. : Ben clairement j’ai commencé à regardé où étaient fabriqués mes vêtements. Je ne suis plus aller dans les enseignes de fast-fashion. Plus du tout. C’était un changement radical pour moi qui n’était pas une serial acheteuse mais qui adorait ce style de boutiques.
Ensuite les cosmétiques. Je me suis dit que si mes vêtements étaient bio autant se mettre des produits bio sur le visage. Corps. Cheveux. Tout quoi. J’ai beaucoup bataillé les premières années. Maintenant ça va. Je fais toujours rien en home made. J’aime pas. Je cuisine toujours beaucoup plus. Je sais ce que je mange. D’où viennent mes produits. J’essaie d’être bio, sans être intégriste. Dans ma vie je côtoie beaucoup de personnes qui ne partagent pas du tout ma vision. Je ne suis pas là pour les convaincre, car en général c’est souvent se battre contre des moulins. Et c’est usant. Je montre qu’une autre consommation, plus responsable c’est mieux. Mieux pour toi, mieux pour ta santé, mieux pour la planète. Mieux quoi. Je prends pas la tête. Je suis tolérante. Sauf avec le nucléaire.
« Je montre qu’une autre consommation, plus responsable c’est mieux. Mieux pour toi, mieux pour ta santé, mieux pour la planète. Mieux quoi. »
M. : Que conseillerais-tu à des débutant.e.s dans ce domaine?
l. : De bien lire les étiquettes. De ne pas se dire le bio c’est cher. Car directement il va y avoir un problème. Le bio c’est clairement plus cher. Les marques ont fermé. Car justement les consommateurs se désintéressent et préfèrent acheter du bio de grandes surfaces plutôt que du bio à des petites entreprises. J’avais fait un article qui disait que H&M avait utilisé du bio OGM et que Victoria Secret faisait travailler des enfant pour des produits labellisés commerce équitable.
Donc voilà, certes ce sont de grosses entreprises, mais elles ont une vision du business assez hard. Elles doivent faire de l’argent. Je dis pas que nous non. Nous aussi, nous devons vivre. Nous avons une famille (bon pour ma part non mais un jour hein bref) on fait pas de l’humanitaire. On fait du business.
Renseignez vous. Regardez les étiquettes. Il y a souvent des soldes, des ventes privées ce genre de chose. On peut consommer bio et responsable sans avoir un budget de folie.
« On peut consommer bio et responsable sans avoir un budget de folie. »
M. : Quelles sont tes bonnes adresses de modeuse slow?
L. : Donc évidemment Peau-Ethique 😉
J’aime assez Ekyog, mais je suis pas très riche donc je l’achète sur vente privée souvent, j’aime bien aussi Kuyuchi.
J’aimais bien les fées de bengale mais elles ont fermées. Mais j’aimais bien
En pompes El Naturalista, je pense me racheter une paire de Veja car les miennes ont décédé.
Sinon pour les bijoux j’achète sur Asos Made et People Tree. Et également des fringues dans leur rayon Green.
Je suis pas une modeuse hein, je m’habille le mieux possible avec style sans ressembler à un sac 😉
M. : Je te remercie, c’est un grand plaisir de pouvoir échanger avec toi, tu es ma «guide en mode slow».
(Comme une guide spirituelle, mais pour la mode éthique 😉 )
Et vous, faites-vous attention à l’étiquette de vos vêtements?
Quelles sont vos bonnes adresses?