Je ne me suis jamais senti.e très concernée par le genre.
J’ai passé plusieurs périodes où j’étais clairement « garçon » – malgré un corps féminin.
J’ai un jour réalisé que j’étais simplement en dehors des genres traditionnels, et ça me va.
Je porte des jupes, j’ai les cheveux longs, je n’ai pas de problème à avoir mes règles – la plupart du temps ; je tombe amoureux des filles et amoureuse des garçons, j’aime le rose mais pas cuisiner et la maternité – parentalité – ne m’attire pas plus que ça.
(Mais j’aime les enfants des autres 😉 )
Je parle de moi au féminin ou au masculin, l’un et l’autre ne me représentant qu’en partie de toute façon, et je n’ai aucun problème à ce que vous me parliez au féminin – après tout, c’est concordant avec ma biologie.
Aujourd’hui, j’ai appris que parler de corps « femelle » n’est pas correct, car « femelle » est un genre.
J’avoue que j’ai du mal à suivre, j’ai toujours cru que c’était un terme biologique – s’appliquant tant aux animaux qu’aux humains, bien que maladroit dans le cadre des humains.
Apparemment non, dire « corps femelle » est donner un genre au corps.
Je dois dire « j’ai un vagin / des chromosomes xx / j’ai été assigné « femme/femelle » à la naissance » à la place.
J’ai de la compassion pour les profs de biologie qui seraient tenter de parler de manière inclusive (= en incluant les personnes trans*) parce que ça ne me paraît pas simple.
Du côté de la spiritualité – qui est le côté dans lequel je suis le plus à l’aise, je me considère comme androgyne, « two-spirit » – c’est à dire « deux esprits »*, un terme amérindien – ou simplement « moi ».
Je suis un être androgyne expérimentant le monde physique dans un corps féminin.
Ce corps ne représentant qu’une partie infime de l’être que je suis, je trouve normal de ne pas me sentir totalement représenté par lui – mais je l’aime et j’en prends soin, cela n’est pas lié.
Ceci étant, je vais tacher de ne plus aborder le sujet du genre sur twitter car, bien qu’étant très intéressé par le sujet de par ma propre expérience, je ne souhaite pas sembler irrespectueuse ou blesser par ma maladresse. Et comme tout cela est particulièrement complexe, je risque facilement de mettre les pieds dans le plat.
Pour finir, voici une belle citation :
« Les deux-esprits sont, dans la tradition amérindienne, des individus qui possèdent l’unité originelle de l’être. »
(tiré de la page « à propos » du site « Deux-esprits »)
* Sur le sujet sur Wikipédia:
– deux esprits/berdache
– troisième sexe (ou genre)
Ton article évoque plusieurs choses pour moi et je ne sais pas si j’arriverais à bien le retranscrire.
Je trouve que c’est un sujet assez d’actualité, se poser des questions sur le genre, sur ce qu’il définit. Est-ce que toutes les femmes « doivent » aimer cuisiner et porter du rose ? Comme toutes les « cases » avec lesquelles la société souhaite nous définir, on a un pied dedans et un pied dehors. On ne s’y retrouve jamais totalement. Et c’est normal, puisqu’on est tous uniques.
Je crois que c’est vrai pour le genre, et pour toutes les définitions en général.
On va essayer de réunir les caractéristiques les plus communes derrière un mot mais jamais personne ne s’y retrouvera : soit il manquera des éléments, soit il y en aura qui ne nous correspondront pas.
Oui, c’est d’actualité.
Cependant, le transgenrisme va au-delà des questionnements sur les simples clichés, il s’agit de se sentir en désaccord partiel ou total avec son corps, le fait que son corps ne représente pas qui nous sommes – enfin, de ce que j’en comprend et expérience… – ce qui amène une souffrance.
Remarque, le fait de se sentir femme mais de ne pas se reconnaitre dans les clichés cause aussi des souffrances…
Ce que tu dis sur les définitions me fait penser à l’autisme par exemple: chaque autiste a *son* autisme par exemple.
Les mots ne font que transmettre une vague représentation commune d’une idée…
La télépathie est beaucoup plus efficace, mais la majeure partie des humains n’y arrive pas (pas encore?)