Voici la dernière partie de l’histoire du petit hérisson. La première partie est ici, et la deuxième là. J’espère que vous avez aimé !
Il fut réveillé par Écureuil qui lui secouait l’épaule.
« On est presque à la mer, viens voir ! »
Hérisson se leva, un peu endormi, et le suivit vers les hublots.
Quand il regarda, il découvrit encore une bande de terre, beaucoup moins verte que la dernière fois qu’il avait regardé, et juste après, une étendue bleu-gris.
« C’est beau… On dirait le ciel, mais sans les nuages… »
L’eau scintillait, sa couleur changeait par endroit, c’était magnifique.
Il finit par se forcer à redescendre pour avaler une collation, but une grande gorgée d’eau, et se remit au travail.
Bientôt, l’instruction arriva de diminuer le feu dans les chaudières. On approchait de Londres.
Hérisson alla jeter un œil par un hublot dès qu’il put et découvrir une ville pas très différente de Paris au premier abord : des maisons, des entrepôts, des parcs, de grands bâtiments à la fonction inconnue…
Et en même temps, la ville était très différente de Paris. Les maisons et immeubles ne ressemblaient pas à ceux de Paris, déjà, et puis il y avait une énorme tour avec une horloge.
Elle se mit à sonner à ce moment-là. Hérisson n’avait jamais entendu de cloches comme celles de la tour.
« Les anglais l’appellent Big Ben » lui dit Lapin, « Grand Ben. Je ne sais pas pourquoi Ben, mais grand, ça se voit ! »
Ils finirent par s’amarrer dans un grand champ en bordure de la ville, où se trouvaient déjà d’autres dirigeables.
Il y en avait des petits, des grands, certains étaient en bois, d’autres en métal, et il y en avait même qui avaient des ballons décorés.
Les passagers débarquaient par une passerelle, et montaient dans des voitures ou des autobus pour finir leur trajet. Les marchandises étaient descendues par des cordes et des palans, ou portées par plusieurs personnes.
Enfin, Hérisson et les autres machinistes descendirent. Seuls quelques-uns restèrent pour maintenir les chaudières allumées. Ils ne restaient pas assez longtemps pour que ça vaille la peine de les laisser s’éteindre.
Ils marchaient depuis un petit moment quand Hérisson réalisa quelque-chose.
« Je ne comprends pas ce que disent les gens ! Je savais que les gens ne parlent pas français, ici, mais je n’y pensais plus ! Comment va-t-on faire pour commander à manger ? »
« Ne t’inquiète pas, on parle quelques mots, ça s’apprend vite, et le personnel comprend assez aussi. On finit par apprendre un peu de plein de langues, quand on voyage, tu verras ! »
Ses collègues et amis l’amenèrent dans un pub, il apprit que ça s’appelait comme ça, et ils commandèrent à boire et à manger.
Quand leurs boissons arrivèrent, ils levèrent tous leurs verres.
« À Hérisson ! Que ce vol soit le premier de beaucoup ! Et félicitation, tu t’es vraiment bien débrouillé ! »
Hérisson était ému, et content. Il avait enfin réalisé une partie de son rêve, et il l’avait partagé avec des amis.
« Merci, grâce à vous, je suis le premier hérisson volant. C’est formidable ! »
Et c’est ainsi que petit Hérisson, devenu grand, commença sa carrière sur un dirigeable.
Un jour, il est même devenu pilote.
Mais c’est une autre histoire…