Autiste et confinée (part. 2) : le repos sans l’agitation du monde

[ Préambule : je ne fais que partager mon vécu, et je ne pense pas qu’il remette en cause ou en question le vécu des autres.]

Je sais que ce confinement est pour une raison grave et je suis consciente des conséquences négatives qu’il a et qu’il aura ensuite.

Je n’ai pas à sortir et le monde est calme alors pour moi c’est un repos bienvenu parce que nécessaire.
Je n’ai pas d’anxiété, je vis à mon rythme, j’ai la tête plus libre – même si je ne suis pas toujours là, comme je le dis dans mon article précédent.

Le monde d’avant était fatiguant et agressif et je me doute que ça va recommencer après, même si ce sera très probablement progressif, donc je savoure le calme tout en appréhendant l’après – pour ça mais aussi pour toutes les difficultés qui existent déjà et vont continuer. Je ne suis pas centrée sur moi, occultant le vécu des autres.

Je percevais les rendez-vous que j’avais comme des blocs noirs dans l’agenda que j’ai dans la tête, et j’avais du mal à me libérer de ça les jours où je n’avais rien alors qu’il y avait plus de jours dans la semaine pendant lesquels je n’avais rien.
Et suivant ce que j’avais fait dans la semaine et mon état du moment (qui varie en fonction de plusieurs causes internes et externes) j’avais de la difficulté à mobiliser mon énergie les jours « libres ».
Continuez la lecture


Mondes parallèles – Parallel universes

[English version below]

J’ai retrouvé ce texte, écrit le 31 mars 2017 et jamais publié, qui résonne particulièrement avec mon article précédent.

Et si, quand je rêve, je visitais d’autres « moi » ?
Et si tout se passait en même temps et au même endroit ?
Et si j’étais née et morte des centaines de fois ?

Quand je rêve que je tombe dans un vaisseau-navette qui va s’écraser, est-ce que je suis vraiment en train de rêver ?
Quand je rêve que je suis un espion qui sait voler, est-ce que je suis vraiment en train de rêver ?
Est-ce que je connais vraiment cette société secrète dont certains membres se réunissent sur une péniche sur le Canal Saint Martin* ?
Est-ce qu’il y a, quelque part dans le multivers, un vaisseau qui s’ouvre comme une fleur ?
Est-ce que les fées et les gnomes se demandent pourquoi on écrit des histoires à leur sujet plutôt que de les écouter ?
Est-ce que les chats savent voler et les dragons parler ? Et l’inverse serait aussi vrai ?
Est-ce que la reine de cœur veut vraiment couper des têtes ou est-ce qu’elle parle juste du mental à débrancher ?

Est-ce que ma folie c’est ma (sur)vie ?
Continuez la lecture


Autiste et confinée (part. 1) : création d’histoires dans un univers parallèle

I decided to post the French and English versions of this article separately to facilitate reading but I will carry on doing double posts for shorter, or lighter, reads.

[ Préambule : je ne fais que partager mon vécu, et je ne pense pas qu’il remette en cause ou en question le vécu des autres.]

Ça fait trois semaines que nous sommes confiné-e-s officiellement. Je sais que certain-e-s comptent différemment, notamment en fonction de l’arrêt de l’école, mais le confinement général a été décrété à partir du mardi 17 mars.

Le week-end précédent, je voyais les diverses annonces et suppositions d’un regard inquiet.
D’une part, parce que je n’avais pas fait de grosses courses – comprendre : qui me durent longtemps sans que j’ai besoin de sortir – depuis un moment vu que je pensais partir, et je n’étais pas non plus allée faire des « petites » courses (dans le village) depuis un moment parce que j’étais un peu malade et préférais éviter.
D’autre part parce que mes parents étaient à l’étranger – proche – et devaient rentrer le 17. Ils ont passé la frontière sans encombres.

Les messages que je voyais passer demandaient à tou-te-s de rester chez nous donc l’idée de devoir aller faire les courses me paniquait. Je ne pensais pas spécialement être moi-même à risque mais l’idée que je puisse, d’une manière ou d’une autre, déplacer le virus et donc contaminer potentiellement d’autres personnes me stresse.
Continuez la lecture


Printemps et envies

C’est le printemps – depuis un petit moment, surtout si on suit le calendrier néo-celte/néo-païen qui situe son début début février – et les envies reviennent.

En fait, pour l’instant, c’est surtout l’envie d’avoir envie.
Envie de faire, de créer, de me lever le matin.
Envie d’être motivé-e.

Et puis il y a aussi l’autre côté de la pièce, la culpabilité de ne pas faire/créer/avoir des projets…*
Cet hiver, l’angoisse et la déprime ont grillé mes réserves de motivation et de créativité.

Hier j’ai quand-même réussi à conduire seule pour aller faire les courses.
Angoisse et déprime ne m’ont pas tout grillé on dirait.

*Et cette culpabilité qui s’agite quand je m’imagine dans des situations dans lesquelles on pourrait me demander ce que je fais.
Parce que répondre « enlever des tiques aux chats (je suis un parent-chat de compétition 😉 ) et lire twitter pour éviter l’angoisse » c’est pas vraiment ce que j’aimerais répondre.
J’aimerais pouvoir répondre avec le sourire et des étoiles dans les yeux (j’exagère à peine) que je suis sur un nouveau projet qui me tient à cœur et me motive.

Il ne me reste plus qu’à retrouver ma créativité – je me demande bien où elle est partie hiberner – et me créer un nouveau projet.