Réseaux sociaux, communauté et autisme

J’avais fait un planning des publications jusqu’en décembre, notamment pour savoir quand sort quel type de publication, et je commence déjà à faire des « hors-série ». Classique !

 

J’ai fait une tentative de retour sur les réseaux sociaux récemment, en partie dans le but de faire connaître un peu ce blog et en partie par envie de discuter à nouveau avec des gens.
Mon passage a été de courte durée aussi bien sur Twitter que sur Instagram, et ça va rester comme ça encore un moment. Il y a toujours autant de « bruit », ce qui n’est pas une surprise, mais même essayer de réduire mes abonnements a fait monter l’anxiété.

Je dois manuellement partager les articles sur Instagram donc je vais sûrement y passer au moins une fois par semaine, mais je ne prends pas encore le temps de regarder ce qui est posté et je n’ai toujours pas lu mes messages privés en attente.

J’ai quand-même eu le temps de tomber sur une publication sur Instagram – pendant que je regardais sur mon fil les comptes auxquels je voulais me désabonner – qui parlait d’autisme, de réseaux sociaux et de la communauté qu’on peut y trouver.

La publication, de ce que j’en ai retenu, disait que les personnes autistes utilisent les réseaux sociaux différemment des personnes neurotypiques, notamment en ayant des relations plus vraies et profondes avec les autres, et qu’elles y trouvaient une communauté de personnes leur ressemblant. La publication déconseillait les longues pauses des réseaux pour ne pas se couper de cette communauté.

J’ai vu ce phénomène de création de communauté et de relations profondes se produire entre personnes non-autistes également, mais il me semble comprendre le propos.
Pour les personnes autistes c’est beaucoup plus difficile de le faire « en présentiel », et d’une manière générale nous sommes (la plupart ?) plus « intéressé. e.s » par les relations profondes.

Une fois de plus, je me suis remise en question, ainsi que mon diagnostic évidemment.
Si je n’arrive pas à trouver ma place dans une communauté – ou même dans la vaste communauté des personnes autistes, est-ce que je suis autiste ou juste totalement asociale ?

J’ai rencontré des personnes super, certaines étant devenues des ami.e.s proches avec qui je suis toujours en contact malgré ma longue pause de Twitter (2 ans?) et un peu moins longue pause d’Instagram (6 mois environ), mais je n’ai jamais réussi à me sentir comme faisant partie d’un groupe, ce qui me déprimait beaucoup quand j’étais sur Twitter et a en partie contribué à mon départ.

Le format des réseaux sociaux ne facilite rien pour moi,comme j’explique dans « Réseaux trop sociaux (submergeants) » , mais ce n’est peut-être pas le seul facteur.
Même quand je suis avec un groupe d’ami.e.s « en présentiel » j’ai du mal et je me mets en bordure.

Je me sens, ou me perçois, toujours « en dehors » ou « pas tout à fait ». Je ne suis pas vraiment neurotypique ni vraiment autiste, par exemple.
J’ai 38 ans, mais je ne me perçois pas adulte, je n’ai pas la vie qu’ont la majorité des adultes et je suis très immature par certains aspect, mais je n’ai pas non plus la vie et l’expérience d’une personne plus jeune. J’ai la vie d’une retraitée mais pas le vécu ni l’expérience.

Je ne suis ni tout à fait une chose ni tout à fait son contraire, et dans un groupe je ne sais jamais bien où je me situe, donc comment me positionner.
La bordure me semble un bon endroit, surtout pour observer, quoi que frustrant.
J’aime aussi échanger mais c’est beaucoup plus facile pour moi de le faire en petit groupe – de trois – ou même avec une seule personne par écrit ou en face à face.

J’en viens à me dire que je ne suis pas faite pour fonctionner en groupe – ni en communauté, du coup ? – ce qui n’est vraiment pas un problème à partir du moment où je ne cherche pas à être autrement que comme je suis et où je ne me compare pas aux autres – en moins bien, évidemment…

Ça montre, une fois de plus, qu’il n’y a pas un autisme, un fonctionnement autistique, mais des personnes autistes avec leur individualité.
Nous sommes, certes, une communauté mais nous ne sommes pas un monolithe.
Et c’est très bien comme ça.

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