Dévotion

Quand j’ouvre la porte un nombre incalculable de fois aux chats ;
Quand je traverse une partie de la France tous les mois ;
Quand je bloque au moins une heure par jour pour les pratiques ;
Quand je souris aux inconnu-e-s et que je dis bonjour ;
Quand je plaisante avec les autres pour les faire sourire ;
Quand j’écoute les ami-e-s sans chercher à les sauver ;
Quand j’accepte de prendre un remède pour être plus apaisée ;
Quand je mets un tapis de yoga dans mon sac pour pratiquer ailleurs ;
Quand je dis « oui » à la vie même si ça veut dire prendre l’avion ;
Quand je vais voir des films que je ne serais pas allée voir ;
Quand j’aime l’humain parce qu’il est divin ;
Quand « je » œuvre à sa propre dissolution malgré la peur ;

Dévotion

Illégitime et incompétente

Voilà les deux sentiments qui me font considérer l’arrêt de ce site, voire de mes écrits en général (y compris sur twitter).

Illégitime:

  • vis à vis de l’autisme, parce qu’en janvier des psychiatres sont revenu sur mon diagnostic et qu’ils n’avaient peut-être pas tord. Je me reconnais très peu dans le vécu et les «symptômes» que présentent les autres personnes autistes. Je ne veux plus en parler pour ne pas leur porter préjudice.
  • Vis à vis de la non-binarité de genre, parce que suite à l’écriture de cet article j’ai fait une thérapie qui semble avoir résolu mon trouble de la personnalité multiple. Je n’oscille plus entre mes identités fille et garçon, je me genre spontanément au féminin… bref, je suis une fille cisgenre à priori. Je ne veux plus non plus en parler pour ne pas porter préjudice aux personnes réellement concernées.

Incompétente:

j’avais commencé des recherches pour écrire sur l’appropriation culturelle dans le milieu (vaste) de la spiritualité et du développement personnel.
Quand je vois

  • la difficulté à accéder aux ressources fiables sur les personnes qui sont des fraudes (par exemple, les chamanes en plastique, encensé-e-s aux USA et en Europe et dénoncé-e-s par les tribus dont ils/elles se disent les descendants)
  • les désaccords au sein des communautés (vu dans le cas du yoga ou du chamanisme et des traditions des Peuples Premiers Américains)
  • l’usage courant de termes venant d’autres traditions et cultures mais occidentalisés, et perdant leur sens premier (chamane, prana, chakra par exemple)
  • la complexité des paramètres à prendre en compte pour parler d’un sujet donné (par exemple les traditions néo-païennes basées sur des traditions en partie oubliées, dans un contexte géographique et politique qui évolue)

Je prends conscience que c’est un sujet trop vaste pour moi et que je n’ai pas les compétences requises pour en parler.

De plus, j’ai pris conscience que le milieu de la spiritualité – développement personnel – new age était rempli d’appropriation culturelle – la plupart du temps involontairement, dans certains cas c’est fait de manière très consciente et volontaire.

Comment est-ce que je pourrais continuer à parler de cela en connaissance de cause?
Chaque article que j’écris comporte potentiellement de l’appropriation culturelle sans que j’en ai conscience – j’ai grandit dans ce milieu et absorbé beaucoup de concepts probablement issus d’autres cultures et traditions.

Écrire sur ces sujets est quelque chose de très important pour moi – pour pouvoir peut-être donner un autre point de vue sur la diversité de la vie notamment – mais ne pas faire de tord aux autres l’est encore plus.


Méditer est un acte militant

Je lisais sur twitter tout ce qui se passe ces jours-ci autour des manifestations du premier mai et des rassemblements Nuit Debout.
Mon twitter militant parle beaucoup des violences policières et des problèmes de sexisme et agressions au sein du mouvement Nuit Debout.

Je suis triste de lire tout ça, comme je l’ai toujours été quand je lis ou j’entends parler de violences entre humains.
Je vois l’envie de changement et je me demandais pourquoi nous nous retrouvons toujours dans les mêmes schémas de fonctionnement, pourquoi nous reproduisons toujours les mêmes situations et cycles – tant au niveau personnel que sociétal.
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J’ai vu « Demain »

Je viens de voir le film « Demain » et je voulais vous en parler à chaud.

Je l’ai trouvé passionnant. Il est positif tout en montrant bien la réalité actuelle et ce vers quoi on va – si on ne change pas de voie suffisamment.

Il est partagé en 5 chapitres: alimentation, énergie, politique, économie, éducation.

Il présente des exemples venant du monde entier, dans des zones riches comme dans des pauvres, des solutions pour des zones urbaines et rurales.

Il montre qu’un autre monde est possible. Ça nécessite du travail – y compris physique – et de la coopération. Ça nécessite qu’on reprenne notre pouvoir créatif et décideur à notre niveau.

Il parle de cyclisme à Copenhague, d’éducation avec un mélange de pédagogies en Finlande, de maraîchage  en permaculture en France et aux USA, d’entreprises éconologiques, d’énergies renouvelables, de prises de décisions en concertation avec les citoyens, de monnaies locales…

Il n’y a qu’un point flou pour moi, celui concernant le pétrole – au niveau énergie mais pas que. Par exemple les panneaux solaires en contiennent-ils et sont-ils recyclables?
Ceci dit, en utiliser moins est déjà intéressant.

Je vous invite à aller le voir, à en parler entre ami-e-s et voisin-e-s et à voir ce que vous pouvez mettre en place à votre niveau ensemble.
Parce que si j’ai gardé une chose en tête, c’est que ça marche mieux ensemble.


Me nourrir de bleu, vert, gris…

Le silence assourdissant de la nature.
Le soleil qui réchauffe le cœur.
La mer et le ciel qui se rejoignent.
La solitude recherchée.
Le mouvement des pas.
Les yeux grand ouverts pour absorber les couleurs.
Les ruines qui appellent un jeu de rôle.
La maison au loin et la crique qui invitent à l’imaginaire.
Ressourcé’e.

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Questionnements sur mon mode de vie

Hier soir, quelqu’un m’a dit m’admirer pour ma volonté et ma motivation à avoir une vie plus écologique.

Peut-être que je suis très exigeante envers moi-même, peut-être que je suis perfectionniste (et extrémiste?) mais je ne vois pas ce qu’il y a d’admirable dans mon mode de vie et, surtout, je trouve que je ne fais pas assez.
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Cultiver la paix

Dimanche soir, j’ai parlé avec mes parents de la société, du monde. Ils me disaient qu’il a été mesuré – je trouverais la source – que si l’on méditait sur la paix nous changions notre champs magnétique ainsi que celui autour de nous. Il faudrait 800 000 personnes pour faire basculer le monde.

Mais quand je milite, je sens que je suis « contre », je me bats. Peut-on faire avancer les choses sans être en guerre et sans se battre? En utilisant la paix et la bienveillance comme outils de transformation? Je l’espère. Est-ce que ça protège contre les agressions? Je n’en sais rien. Je ne parle pas de se laisser faire passivement.
Je n’ai pas toutes les réponses, juste d’innombrables questions.
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Je suis partie en Écosse [2eme partie]

Si vous avez raté la première partie, elle est ici « Je suis partie en Écosse [1ère partie]« 

Habituellement, quand je suis quelque part où je ne connais personne, le moment des repas est très stressant pour moi. Je ne sais pas où me mettre, je me demande ce que les gens pensent… Là, non, dès le petit-déjeuner, j’ai juste demandé si je pouvais me mettre à une place ou une autre et voilà. A midi, un des responsables m’a proposé de manger avec lui et d’autres. On a un peu parlé de moi, et de l’autisme, et quand la plupart des gens sont partis, un autre homme a rejoint la conversation.

Paul est aussi sur le spectre autistique. Échanger avec moi a été magique pour lui car je comprenais vraiment ce qu’il vit et ressent, même si nous n’avons pas la même expérience de l’autisme. Il m’a parlé d’une technique sur laquelle je veux me renseigner qui aide les personnes autistes à comprendre le sens des mots et concepts à travers une modélisation en argile – par exemple « changement » ou « temps ». Nous avons beaucoup échangés aux repas suivants et sur le trajet vers mon lieu de séminaire le samedi matin.
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Je suis partie en Écosse [1ere partie]

Backpackers unite!

Backpackers unite!

Cela faisait un moment que je voulais aller à Findhorn. Je comptais faire une semaine d’expérience mais, à ce moment-là, je ne me sentais pas capable de passer une semaine complète avec un groupe.
Du coup, j’ai regardé les séminaires qu’ils proposaient qui étaient plus courts. L’un d’eux a attiré mon attention : « Exploring reality – Living reality » – « Explorer la réalité – vivre la réalité ».
Ni le titre ni la description ne me disait vraiment de quoi il s’agissait mais l’idée me plaisait alors je me suis inscrite.
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Avons-nous peur de l’impermanence ?

Je regarde les étangs le long de la voie ferrée et, tandis que j’admire les couleurs – le bleu foncé de l’eau, les vert et orangé des plantes – je ne pense qu’à une seule chose : sortir mon appareil photo pour immortaliser cette vue.

Pourquoi ne suis-je pas capable de simplement l’apprécier, la savourer dans l’instant ?

Je suis en train de lire « Où tu vas, tu es » de Jon Kabat-Zinn, sur la pratique de la pleine conscience, et je fais le lien entre refus de l’impermanence et fuite du moment présent.

En effet, si je cherche à figer un moment, un lieu, une personne, n’est ce pas par peur du futur, du changement inévitable, et donc par anticipation ?

Au début de son livre, Jon Kabat-Zinn parle de la recherche d’un autre instant où tout serait meilleur que dans le présent.
Et si nous cherchions aussi à figer le présent quand il nous plaît ?

Chaque fois que je pense au futur – ou au passé – je rate le moment présent. Hors, je n’existe réellement qu’à cet instant.
Si je ne vis pas pleinement ce moment, je ne le vivrais pas.

Cela ne m’empêchera pas de continuer à faire des photos, je le vis comme une expérimentation pour ouvrir mon regard sur le monde, mais je vais y mettre plus de présence. Savourer autant la vue que la prise de vue.

Vivre l’instant impermanent, pleinement.

Et vous, fuyez-vous le présent ou souhaitez-vous le figer?