Voilà les deux sentiments qui me font considérer l’arrêt de ce site, voire de mes écrits en général (y compris sur twitter).
Illégitime:
- vis à vis de l’autisme, parce qu’en janvier des psychiatres sont revenu sur mon diagnostic et qu’ils n’avaient peut-être pas tord. Je me reconnais très peu dans le vécu et les «symptômes» que présentent les autres personnes autistes. Je ne veux plus en parler pour ne pas leur porter préjudice.
- Vis à vis de la non-binarité de genre, parce que suite à l’écriture de cet article j’ai fait une thérapie qui semble avoir résolu mon trouble de la personnalité multiple. Je n’oscille plus entre mes identités fille et garçon, je me genre spontanément au féminin… bref, je suis une fille cisgenre à priori. Je ne veux plus non plus en parler pour ne pas porter préjudice aux personnes réellement concernées.
Incompétente:
j’avais commencé des recherches pour écrire sur l’appropriation culturelle dans le milieu (vaste) de la spiritualité et du développement personnel.
Quand je vois
- la difficulté à accéder aux ressources fiables sur les personnes qui sont des fraudes (par exemple, les chamanes en plastique, encensé-e-s aux USA et en Europe et dénoncé-e-s par les tribus dont ils/elles se disent les descendants)
- les désaccords au sein des communautés (vu dans le cas du yoga ou du chamanisme et des traditions des Peuples Premiers Américains)
- l’usage courant de termes venant d’autres traditions et cultures mais occidentalisés, et perdant leur sens premier (chamane, prana, chakra par exemple)
- la complexité des paramètres à prendre en compte pour parler d’un sujet donné (par exemple les traditions néo-païennes basées sur des traditions en partie oubliées, dans un contexte géographique et politique qui évolue)
Je prends conscience que c’est un sujet trop vaste pour moi et que je n’ai pas les compétences requises pour en parler.
De plus, j’ai pris conscience que le milieu de la spiritualité – développement personnel – new age était rempli d’appropriation culturelle – la plupart du temps involontairement, dans certains cas c’est fait de manière très consciente et volontaire.
Comment est-ce que je pourrais continuer à parler de cela en connaissance de cause?
Chaque article que j’écris comporte potentiellement de l’appropriation culturelle sans que j’en ai conscience – j’ai grandit dans ce milieu et absorbé beaucoup de concepts probablement issus d’autres cultures et traditions.
Écrire sur ces sujets est quelque chose de très important pour moi – pour pouvoir peut-être donner un autre point de vue sur la diversité de la vie notamment – mais ne pas faire de tord aux autres l’est encore plus.