Je partage mes réflexions et ce que j’ai pu lire et entendre – notamment venant de Suzy Reading sur Instagram. Si vous avez regardé son live (micro-moment session) de lundi 9/12, vous retrouverez ses idées.
On est nombreux-ses à avoir du mal à demander de l’aide et/ou à savoir comment en apporter aux autres. On est à risque de se cacher derrière des phrases toutes faites, censées inspirer et motiver, qui n’aident pas vraiment telles que “regarde le bon côté des choses”, “aide-toi et le ciel t’aidera”; ou derrière multiples suggestions issues des meilleurs textes de développement personnel.
Mais, en vrai, de quoi avons-nous besoin quand nous allons mal et que pouvons-nous faire pour soutenir les personnes qui comptent pour nous?
Nous pouvons avoir besoin que notre difficulté, notre douleur, notre ras-le-bol ou quoi que ce soit qui ne va pas soit reconnu. Nous n’attendons pas forcément que l’autre répare la situation, ou nous répare nous (j’utilise “réparer” sciemment, je traduis “fix”). Le simple fait de savoir que nous avons “le droit” d’aller mal aide parfois.
Je me doute que nous sommes nombreux-ses à culpabiliser quand nous allons mal parce que c’est un signe que nous ne faisons pas “ce qu’il faut” pour aller bien – quoi que soit ce “ce qu’il faut”. Notre mal-être est forcément de notre faute et un signe que nous sommes, ou au moins notre comportement, mal, ce qui fait que nous n’osons pas demander de l’aide.
En réalité, aller mal fait partie des nombreuses expériences humaines et nous n’avons pas à culpabiliser d’être humains.
Nous pouvons avoir besoin de parler de ce qui fait que nous allons mal ou de notre mal-être. Si vous vous sentez d’écouter un-e proche, dites-le clairement – “est-ce que tu as besoin de parler / que je t’écoute?” – et si vous ne vous le sentez pas, pour quelque raison que ce soit, dites-le aussi.
Parfois, c’est aussi mieux pour nous d’être écouté-e-s par une personne neutre, comme un-e psy, parce qu’il y a moins (pas) d’implication émotionnelle donc nous pouvons tout dire sans avoir peur de blesser des proches, et le retour sera plus neutre et détaché.
Nous pouvons avoir besoin de nous changer les idées mais ne pas avoir d’idée, n’hésitez pas à en proposer [se faire un ciné ou regarder quelque chose ensemble à la maison, partager des tâches ménagères, que vous nous parliez du dernier livre lu ou de la dernière série que vous avez vue, des photos et vidéos mignonnes, faire du jardinage, marcher ensemble …], ou de conseils – posez la question avant d’en donner, la personne ne sera pas forcément ouverte à ça et ça peut être très mal vécu.
Si la personne que vous voulez soutenir est comme moi, vous risquez de vous retrouver confronté-e à un rejet de chaque idée ou solution proposée, même si la personne vous a dit souhaiter des idées ou des solutions. Laissez-lui le temps de les digérer et que son cerveau suive son processus. S’il vous plaît, ne le prenez pas pour vous. C’est aussi un bon moment pour travailler sur votre sentiment d’impuissance. (Là, c’est le livre de développement personnel qui parle.)
Suivant les situations, nous pouvons avoir besoin d’aide concrète avec nos tâches ménagères, administratives etc. N’hésitez pas à proposer ce que vous pouvez faire.
Je pense par exemple aux amies qui aident une amie nouvellement maman avec son quotidien, ou des proches qui apportent de quoi manger à des personnes en deuil (il me semble que ça se fait plus dans les pays anglo-saxons). C’est valable pour les personnes malades, malades chroniques, handicapées, en dépression etc…
Si la personne est loin, les messages, coup de fil, lettres et colis “pour prendre soin” (care package) peuvent être des moyens d’être présent.
Je n’ose pas le faire parce que j’ai peur que ce soit intrusif ou que ça force la personne à rester dans une relation / communication même si elle n’en a pas envie, mais les gens peuvent juste ignorer les messages ce qui en fait un moyen simple à utiliser pour moi.
En résumé: nous avons le droit d’aller mal, de demander de l’aide ou de ne pas arriver à en demander. Nous sommes des humains. Et même les super-héro-ïne-s ont besoin d’aide. Je ne le dis pas très bien dans l’article, mais demander des choses précises, quand nous savons de quoi nous avons besoin, peut être une bonne idée.
Si vous voulez aider: exprimez votre présence, proposez des manières concrètes de soutenir l’autre, demandez avant de donner / faire / dire.
Sauf, peut-être, en ce qui concerne les messages. Nous sommes facilement en contact avec des personnes qui sont loin et dont nous nous préoccupons, envoyer un petit message disant “coucou, je pense à toi, est-ce que tu as envie de parler / est-ce que je peux faire quelque chose pour toi?” peut, il me semble, être envoyé sans demander avant – puisque demander avant me semble compliqué. Sauf si la personne a indiqué sur les réseaux sociaux ne pas souhaiter recevoir de messages. C’est très frustrant, ou inquiétant, mais je suis d’avis de respecter le souhait de la personne – à adapter en fonction des situations et de votre connaissance de la personne, évidemment.
À vous: qu’est-ce qui vous a le plus aidé / vous aide le plus ? Le moins? Ce dont vous auriez eu / avez besoin?
N’hésitez pas à partager en commentaire.
Je vous invite à aller lire cet article de Chrystelle qui parle de “quand on veut, on peut” et autres petites phrases du genre (que nous avons dit et entendu), et de la difficulté à changer et changer sa vie: “Quand on veut, on peut”
Dans ce post Instagram, This thing they call recovery propose d’autres formules pour changer de “get well soon” (“Je te souhaite d’aller vite / bientôt mieux”) qui n’est pas toujours adapté à la situation (comme dans le cas d’une maladie chronique) (en anglais).
“Let them be sad” – “Laissez-les être triste” sur le compte Instagramde Suzy Reading. Ses suggestions pour soutenir quelqu’un: être présent-e, montrer que l’on se soucie de l’autre, être témoin de son mal-être, écouter, “marcher le chemin ensemble”, faire des propositions d’aide concrètes. Plus de suggestion en commentaire (en anglais).