Je suis un palmier en Scandinavie …

Un palmier dessiné devant une photo de forêt enneigée, avec les textes "je suis un palmier en Scandinavie", "Je suis palmier" "autiste"Ou un ours polaire en méditerranée.

Il y a quelques temps j’ai trouvé cette analogie pour expliquer la vie des personnes neurodivergentes dans un monde conçu par et pour les personnes neurotypiques :

Imaginez un palmier. Dans son environnement naturel, il est en pleine forme – sauf en cas de maladies ou parasites.
Maintenant, plantez-le en pleine terre dans une forêt scandinave.
A priori il va avoir beaucoup plus de mal à survivre, voire il ne pourra pas du tout.

Autre analogie : installez un ours polaire en méditerranée… Il ne va pas aimer du tout.

La différence entre le palmier et les personnes neurodivergentes, c’est que tout le monde (ou presque?) ne va pas râler contre le palmier en disant qu’il pourrait quand-même faire plus d’efforts. Nous comprenons bien qu’il n’est pas fait pour vivre là.
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Réseaux sociaux, communauté et autisme

J’avais fait un planning des publications jusqu’en décembre, notamment pour savoir quand sort quel type de publication, et je commence déjà à faire des « hors-série ». Classique !

 

J’ai fait une tentative de retour sur les réseaux sociaux récemment, en partie dans le but de faire connaître un peu ce blog et en partie par envie de discuter à nouveau avec des gens.
Mon passage a été de courte durée aussi bien sur Twitter que sur Instagram, et ça va rester comme ça encore un moment. Il y a toujours autant de « bruit », ce qui n’est pas une surprise, mais même essayer de réduire mes abonnements a fait monter l’anxiété.

Je dois manuellement partager les articles sur Instagram donc je vais sûrement y passer au moins une fois par semaine, mais je ne prends pas encore le temps de regarder ce qui est posté et je n’ai toujours pas lu mes messages privés en attente.

J’ai quand-même eu le temps de tomber sur une publication sur Instagram – pendant que je regardais sur mon fil les comptes auxquels je voulais me désabonner – qui parlait d’autisme, de réseaux sociaux et de la communauté qu’on peut y trouver.
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Bilan estival et rentrée

J’ai l’intention de reprendre le blog un peu plus sérieusement et plus régulièrement (sans rien promettre), et j’ai un petit projet créatif récurrent à base de photos à partager.
J’ai aussi changé la devise du site pour qu’il me corresponde plus: Fantastique & Différences.

 

En mai j’ai publié « l’été de l’espoir » qui parlait de mon espoir d’arriver à garder un accès à ma bulle de calme cet été malgré les évènements sociaux.
Je suis très contente de pouvoir dire que ça a été le cas.
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Véganisme et fromage ne font pas bon ménage

Les personnes autistes ont une relation particulière, voire même compliquée, avec la nourriture. Nous sommes sensibles aux goûts, aux textures, aux couleurs à un point qui impacte ce que nous mangeons et comment. Nous pouvons manger la même nourriture pendant des jours (mois) parce que c’est la seule chose qui nous convient.
Ça joue un rôle dans ma difficulté à devenir vegan, mais la difficulté va au-delà de ça.
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L’été de l’espoir

J’ai lu récemment un article dans The Guardian (un journal anglais) qui abordait le sujet de ce que les gens avaient en tête pour et espéraient faire cet été et apparemment il s’agit de sexe et de rencontrer des nouvelles personnes (vaccinées).
Ou peut-être que c’était juste dû à l’angle d’approche de l’article.

Dans mon cas c’est « comme d’habitude », étant donné que l’été dernier n’a pas été très différent des précédents.
Les frontières devraient être ouvertes et des amis de la famille devraient pouvoir venir donc nous pourrons être 6 (et 7) autour de la table.
Mon compagnon et moi-même passeront nos traditionnels 10 jours ensemble en juillet et fêterons nos 6 ans – nous ne sommes pas encore sûrs s’il y aura des avions (au sol) à nouveau au programme ou non.
Il y aura quelques anniversaires, donc quelques repas – nous sommes français (et suisses) après tout.
Avec de la chance il y aura des vagues et je pourrais sauter dedans. Je ne suis pas une grande fan des sorties à la plage mais j’aime les vagues.
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Réseaux trop sociaux (submergeants)

J’ai un compte Facebook que je visite rarement, et une page sur laquelle les publications du blog se partagent automatiquement.
J’ai eu plusieurs comptes Twitter, dont deux sont encore actifs mais actuellement en pause, sauf celui sur lequel les articles sont automatiquement postés.
J’ai un compte Instagram, aussi en pause.

J’ai passé des heures dessus, et j’ai fini à chaque fois dans le même état : submergée. Je me sens aussi un peu déprimée et anxieuse, mais ça fait sûrement partie de la submersion ?
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Je demande – involontairement – trop aux autres. Vraiment ?

J’ai du mal à m’accepter et je traverse régulièrement des périodes pendant lesquelles j’estime que je demande trop aux autres.

J’ai dû entendre une ou deux fois quand j’étais plus jeune que je ne devais pas faire subir aux autres mon mal-être et, mon mental fonctionnant comme il fonctionne, j’en ai déduit que si je ne gérais pas tout toute seule, j’étais une mauvaise personne – ou nulle.
J’ai étendu cette vision à tout ce qui concerne mes handicaps et pas seulement à mes émotions.
(Je pense qu’une grande partie de ce que je vivais était due à mes handicaps non-diagnostiqués à ce moment-là.)
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Autiste et confinée (part. 2) : le repos sans l’agitation du monde

[ Préambule : je ne fais que partager mon vécu, et je ne pense pas qu’il remette en cause ou en question le vécu des autres.]

Je sais que ce confinement est pour une raison grave et je suis consciente des conséquences négatives qu’il a et qu’il aura ensuite.

Je n’ai pas à sortir et le monde est calme alors pour moi c’est un repos bienvenu parce que nécessaire.
Je n’ai pas d’anxiété, je vis à mon rythme, j’ai la tête plus libre – même si je ne suis pas toujours là, comme je le dis dans mon article précédent.

Le monde d’avant était fatiguant et agressif et je me doute que ça va recommencer après, même si ce sera très probablement progressif, donc je savoure le calme tout en appréhendant l’après – pour ça mais aussi pour toutes les difficultés qui existent déjà et vont continuer. Je ne suis pas centrée sur moi, occultant le vécu des autres.

Je percevais les rendez-vous que j’avais comme des blocs noirs dans l’agenda que j’ai dans la tête, et j’avais du mal à me libérer de ça les jours où je n’avais rien alors qu’il y avait plus de jours dans la semaine pendant lesquels je n’avais rien.
Et suivant ce que j’avais fait dans la semaine et mon état du moment (qui varie en fonction de plusieurs causes internes et externes) j’avais de la difficulté à mobiliser mon énergie les jours « libres ».
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Autiste et confinée (part. 1) : création d’histoires dans un univers parallèle

I decided to post the French and English versions of this article separately to facilitate reading but I will carry on doing double posts for shorter, or lighter, reads.

[ Préambule : je ne fais que partager mon vécu, et je ne pense pas qu’il remette en cause ou en question le vécu des autres.]

Ça fait trois semaines que nous sommes confiné-e-s officiellement. Je sais que certain-e-s comptent différemment, notamment en fonction de l’arrêt de l’école, mais le confinement général a été décrété à partir du mardi 17 mars.

Le week-end précédent, je voyais les diverses annonces et suppositions d’un regard inquiet.
D’une part, parce que je n’avais pas fait de grosses courses – comprendre : qui me durent longtemps sans que j’ai besoin de sortir – depuis un moment vu que je pensais partir, et je n’étais pas non plus allée faire des « petites » courses (dans le village) depuis un moment parce que j’étais un peu malade et préférais éviter.
D’autre part parce que mes parents étaient à l’étranger – proche – et devaient rentrer le 17. Ils ont passé la frontière sans encombres.

Les messages que je voyais passer demandaient à tou-te-s de rester chez nous donc l’idée de devoir aller faire les courses me paniquait. Je ne pensais pas spécialement être moi-même à risque mais l’idée que je puisse, d’une manière ou d’une autre, déplacer le virus et donc contaminer potentiellement d’autres personnes me stresse.
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Handicap et productivité

L’autisme est un handicap.

Je venais de dire à mon amoureux « dans 4 ans j’aurais 40 et je n’ai rien fait de ma vie » quand je suis tombée sur la publication de N. T. sur Instagram qui mentionnait justement la productivité, puis sur celui de N. L. qui, je pense, y répondait en apportant une précision importante.
(Je ne leur ai pas demandé si je pouvais  partager leurs publications ici donc je ne mets pas leurs noms.)

N. T. rappelait, entre autre, que notre valeur n’est pas définie par notre productivité, qui est une construction et une attente sociétale.

En effet, les personnes handicapées et malades chroniques ne peuvent souvent pas atteindre une productivité-type qu’atteignent la majorité des gens. Certaines (je ne connais pas la proportion) ne peuvent pas produire du tout.
Le monde du travail est inaccessible pour beaucoup d’entre nous, ou difficilement accessible, et nous ne pouvons pas forcément nous investir dans des activités bénévoles, donc nous ne produisons pas de richesses ni n’utilisons notre temps d’une manière socialement acceptable.
C’est très difficile de ne pas intégrer ces attentes et de s’en défaire, et le rappel que cette non-productivité ne définit pas notre valeur en tant qu’être humain est très important.

N. L. apportait une précision qui m’a beaucoup parlé. Nous pouvons aussi avoir envie de produire, et ressentir de la frustration quand nous n’y arrivons pas ou pas autant et comme nous le souhaiterions. Nous avons le droit de nous sentir frustré-e-s et déçu-e-s face à nos limites, et se sentir productif-ve peut faire partie du sentiment d’être soi-même.
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