J’ai fait taire la voix du consentement

(Parfois j’écris et j’oublie de poster. Il a été écrit mi juin)

Grâce à twitter et au féminisme inclusif, je prends conscience de beaucoup de mes conditionnements. Le thème du consentement revient souvent, principalement dans les relations sexuelles/amoureuses.
Récemment, c’était en lisant le compte Mère Féministe qui parlait de l’éducation au consentement pour les enfants – consentement à être touché-e, consentement de l’autre à être touché-e.

Je prends de plus en plus conscience que j’ai étouffé cette voix. Ma mère me dit qu’elle me l’a pourtant expliqué et je la crois. Mon cerveau fonctionnant comme il fonctionne, j’ai peut-être mal intégré l’idée. Ou alors, c’est lié à ma peur d’embêter les gens. Ou à autre chose.

Dans mes relations – amoureuses ou simplement intimes – je sais que je me suis souvent retrouvée dans des situations où je ne saurais même pas dire si j’étais vraiment d’accord ou si c’était pour faire plaisir à l’autre ou tout autre raison autre que « j’en ai envie et je suis d’accord ». Je suis très manipulable et je me tais facilement – jusqu’à ce que j’explose.

C’est peut-être encore plus compliqué depuis que j’en ai conscience. Je ne me tais plus, je ne me soumets plus à l’autre. Et je questionne beaucoup si j’avais envie ou non. Comme la verbalisation n’est pas un de mes points forts, ça peut être compliqué pour moi et la personne avec qui je suis, voire carrément désagréable.

J’ai pris conscience de quelque chose en lisant une discussion sur « faire la bise ou non à un enfant, proposer qu’il-elle ait le choix » – ça fait aussi partie de l’apprentissage du consentement : pas de bises, bisous, câlins si l’enfant ne veut pas. La règle de politesse c’est de dire « bonjour », pas d’autoriser tout le monde à toucher son corps.

J’ai donc pris conscience que je fais la bise « parce qu’il faut ». J’aime la faire aux personnes dont je suis proche, je m’en passerais très bien avec les autres.
Par exemple, si je suis avec des personnes que je connais et qu’on rencontre une personne inconnue pour moi mais pas pour les autres, cette inconnue va leur faire la bise puis « je te fais la bise aussi ». Euh, non ? Parfois je le fais avec plaisir, parfois je le fais pour être polie. J’admire les personnes qui osent dire non.
Ça va de pair avec le toucher : j’accepte les câlins par exemple, mais parfois et avec les personnes avec qui je me sens vraiment bien.

Apprendre à dire non gentiment est difficile, surtout que je me doute qu’il faut expliquer ensuite, par exemple si on la fait à certaines personnes mais pas à d’autres. Et c’est difficile quand on arrive dans une pièce pleine de monde et qu’il faut faire le tour. Je déteste ça, en vrai, mais je n’ai jamais osé me l’avouer, encore moins le dire aux autres. Ce n’est pas poli, dans mon esprit, voire même méchant.
Et je sais qu’on m’aurait dit enfant, qu’on me dirait adulte « mais ils/elles ne sont pas méchant-e-s ! ».
Refuser une convention est très difficile, encore plus quand on a intégré qu’on embêtait et dérangeait les autres (en général).

Voilà encore un conditionnement à déconditionner !

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