Le 4 novembre, il y a sur Instagram une journée dédiée aux limites, proposée par des membres de la communauté (virtuelle) des personnes handicapées et/ou malades chroniques.
L’idée est de partager les limites que chaque personne a, celles qui sont à respecter, en ligne et/ou hors ligne.
Quelques exemples déjà lus sur les réseaux sociaux – pas à l’occasion de cette journée:
Les personnes qui déplacent un fauteuil roulant sans demander à la personne si c’est ok.
Forcer quelqu’un à faire la bise – par exemple au travail « tout le monde la fait, tu casse l’esprit d’équipe ». Quand la personne ne supporte pas les contacts physiques (dans le cas de l’autisme notamment) c’est extrêmement désagréable (violent). (Ça l’est évidemment pour d’autres personnes.)
En ligne, mais valable aussi en direct, ça sera les personnes qui profitent que quelqu’un parle ouvertement de sa maladie ou de son handicap pour lui parler de ses propres traumas, de son vécu, de ce que le cousin de la voisine vit, ou de ce qu’elle estime que la personne devrait faire pour guérir… Évidemment sans se demander ni demander à l’autre si elle est réceptive, si c’est le bon moment, si elle est d’accord. Les personnes qui sont beaucoup lues sont aussi beaucoup sollicitées, et beaucoup noyées par ces demandes et messages.
Malheureusement pour les personnes uniquement francophones, les publications présentant la journée sont en anglais, et je me doute que les autres le seront aussi.
Elles seront regroupées sous #BoundariesDay.
La publication que j’ai lu à ce sujet, sur Instagram, par Nina Tame.
Si vous êtes concerné-e-s, n’hésitez pas à participer, et si vous ne l’êtes pas, lisez et partagez. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur les autres et comment mieux vivre ensemble, en se respectant les un-e-s les autres.
bonjour Marie,
moi j’ai eu du mal à réellement comprendre le Boundaries Day, parce que je ne me suis jamais posé de questions à ce sujet je pense 🙂
j’y ai réfléchi donc, me sont venues à l’esprit quelques réflexions :
d’abord, il y a une différence entre « avoir des limites » (subir en quelque sorte) et « poser des limites »(qui serait plus dans l’action, agir) . J’attends souvent d’atteindre mes limites et du coup, je m’effondre . Poser des limites doit permettre de vivre plus sereinement …
ensuite, j’ai différencié les limites sensorielles : physiques, toucher, odorat, auditives etc…. et les limites sociales (?) je ne sais pas trop si le terme est juste, cela correspondrait aux conversation, à la communication . Je fais quand même attention et je m’impose, maintenant, des limites au niveau sensoriel; les limites au niveau de la communication, c’est assez compliqué . je pense que je devrais le travailler avec un(e) psy .
quoi qu’il en soit, c’est toujours difficile car comme tu le dis très justement, l’état physique ou mental est changeant donc les limites vont fluctuer aussi .
enfin, j’ai remarqué que la société elle-même a posé des limites explicites (codes, réglements …) et implicites ( = le sens social je pense) et qu’elles sont faîtes pour une norme . Quand on n’est pas dans la norme, on peut être gêné par ces limites inadaptées .
j’ai toujours du mal à répondre à la question : poser des limites aux autres . En tout cas c’est plus une ligne de conduite que l’expression-même . Mon entourage, on en a jamais discuté en ces termes, mais ils respectent certaines limites comme ne pas insister quand je suis en meltdown et que je m’énerve . Ils savent qu’il vaut mieux me laisser tranquille . En sortie, ils respectent aussi mes limites et ne m’imposent pas de rester si je dois partir . Avec mon fils, je dois faire attention car il ne se rend pas compte avec son handicap donc je pose des limites même si parfois encore je n’y pense pas … Le plus dur c’est pour les étrangers, je ne sais pas gérer/généraliser des limites ou même une ligne de conduite . Un exemple tout bête, quand je travaillais, un de mes collègues avait la manie d’arriver sans bruit et de me toucher dans le dos ou sur les côtés pour me signifier qu’il était là, je haÏssais cette façon de faire, c’était trop intrusif pour moi . Je n’ai pas réussi à lui exprimer et j’en ai parlé à ma chef qui est allée lui dire pour moi …
je sais beaucoup mieux me poser des limites à moi-même surtout depuis que je sais que je suis autiste . Avant cela je ne comprenais même pas mes propres réactions et c’était très stressant .
je ne « socialise » pas de trop, je mange un certain type de nourriture, je me protège au niveau sensoriel le plus possible …
également au niveau du retour à l’emploi, je me pose des limites aussi : je préfère faire quelque chose en rapport avec mes intérêts spécifiques et limiter au maximum le nombre d’heures que je ferai en entreprise en plus (pas plus de 15h/semaine).
Le fait de ne pas poser de limites m’a en fait souvent mise dans des situations dérangeantes, ne pas savoir dire non aux autres notamment . je vais plus y réfléchir à l’avenir .