À la rencontre de… Ambre

Jeune femme à la tasse de thé, aquarelle

Jeune femme à la tasse de thé, aquarelle

Ambre est une féelfe, poétique, fragile et forte à la fois, sensible, créative.
Femme, maman, écrivaine, photographe, dessinatrice, avec un corps qui s’exprime un peu trop violemment parfois (souvent).
Pour la découvrir et se laisser transporté-e dans son univers magique, c’est par ici : Il suffit d’un mot.

Merci jolie fée d’avoir accepter de répondre à mes questions.
J’aimerais savoir ce que tu mets dans ces mots, ce qu’ils t’inspirent :

Qu’est-ce que la vie ?

Le soleil entre les feuilles des arbres, la lumière dans les gouttes d’eau, le carillon qui joue dans le jardin lorsque le vent se lève. Il y a cet invisible sous mes pas, ce mouvement, ce souffle qui me porte.
La vie, c’est ce qui me fait avancer, me fait me lever. C’est croire que la journée est toute nouvelle, vierge de tout et que je peux en inventer chaque seconde qui passe.

Sénèque aurait dit « La vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre comment danser sous la pluie. »
Et je crois que c’est ça, la vie. La mienne. Parfois je m’effondre, la pluie fait glisser et les chutes peuvent être douloureuses ; pourtant je me relève toujours : la vie est mouvement.


Qu’est ce que l’amour ?

C’est un regard, une complicité. Une émotion dans le regard. Toute son intimité. C’est un mouvement infini vers lequel le monde tend, en manquer c’est mourir. Alors peut-être que l’important dans l’amour, c’est l’intensité qu’on met pour toucher l’autre.

J’ai eu la chance de rencontrer l’amour deux fois, et je crois que la première fois je m’y suis noyée parce que je ne m’aimais pas, moi. D’une certaine manière, je comptais sur lui pour m’aimer à ma place. L’amour, c’est tout un équilibre entre soi et l’autre.

Et maintenant, est ce que tu t’aimes toi ?

Beaucoup. J’aime la personne que je deviens, même si je vois tout ce que j’ai à travailler. Je me voudrais plus patiente, plus calme. J’ai cette tendance à sur-réagir qui m’indispose et qui peut me faire exploser. La plupart du temps, les gens ne le voient pas lorsque ça se passe par courrier ou par le net : j’ai appris à laisser passer du temps avant de réagir, avant de répondre. Je laisse retomber toutes les émotions qui me font « hurler », et puis ensuite je prends le temps de faire le courrier, avec recul. Il y a quelques mois j’ai sur-réagis sur mon blog et j’ai blessé, j’en suis encore très désolée. J’apprends, encore, toujours, à me connaître, à « m’améliorer ».
Malgré ces émotions qui débordent, oui je m’aime.
J’aime mon corps, je ne lui fais plus de mal. J’en prends soin, il est devenu précieux à mes yeux.
Je m’aime, moi, entièrement. Je m’aime avec mes cheveux mal coiffés, je m’aime avec mon ventre rond des enfants qui l’ont déformé, je m’aime avec mes imperfections.


Qu’est ce que la force ?

L’étincelle de joie ou de simple lumière qui me porte lorsque je trébuche. Je crois que c’est accepter de trébucher, simplement. Et trouver le sourire dans les toutes petites, si petites choses.
Et puis le doute. Je doute en permanence et je crois que c’est mon moteur, ma force. C’est aussi ma faiblesse, parfois ; j’en ai conscience alors je crois que ça reste une force. Ce doute me permet une remise en question constante, alors j’avance. Sans cesse, j’avance.
Les personnes qui me connaissent m’ont souvent dit qu’ils me trouvaient forte, et cela me mettait mal à l’aise.. je crois que je commence à l’accepter. Les mots, mais ma force, surtout.

Qu’est ce qui te met mal à l’aise quand d’autres te disent qu’ils te voient forte ?

Je n’y vois pas de force, enfin j’ai du mal à y voir là de la force plus exactement. Quoi qu’il me soit arrivé dans la vie, je me suis toujours relevée et je ne sais pas pourquoi ni comment. Je ne me l’explique pas, j’avance et c’est tout, je finis par changer ce qui s’effondre en quelque chose de solide. C’est comme ça. Je ne suis pas spécialement forte. Je fais avec ce que j’ai, comme tout le monde.

Bon finalement je ne l’accepte pas tant que ça, cette histoire de force…

Et je me rends compte, là, à cet instant, que je résiste à cette force à cause de ma famille. De ma grand-mère, celle qui remplaçait ma mère défaillante et psychotique, celle qui avait toujours été là pour moi. Jusqu’à cette phrase « Comment tu vas faire, tu n’es pas forte ». Elle m’énonçait une certitude que je ne pouvais pas remettre en doute. J’étais en deuil de mon fiancé mort deux mois plus tôt, je me suis sentie trahie. Pas parce que je pensais qu’elle avait tort, mais parce que j’avais besoin de toute l’aide possible, dont la mienne propre, pour me sortir de là, et qu’en me disant ça je me suis sentie condamnée. Elle avait forcément raison et j’allais en mourir : être en vie ne voulait pas dire être fort, juste que je n’avais pas réussi à me planter.

Je suppose que cela vient de là, toutes ces fois où ma famille m’a dit que je n’étais pas capable de m’en sortir, que je ne valais rien. Je l’ai fait pourtant, j’ai survécu mais avec la sensation que ça n’avait rien d’extraordinaire, que ça n’avait rien à voir avec de la force. Je me rends compte, je ne sais toujours pas si je suis forte, je ne sais toujours pas ce que c’est qu’être fort. Je me contente d’avancer, un pas après l’autre, et de croire en moi. Et de sourire, toujours.

Une réflexion au sujet de « À la rencontre de… Ambre »

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