J’ai lu le livre « Conseils d’une amie pour des temps difficiles » de Pema Chödrön et ça fait un moment que je veux écrire un article dessus.
Plus récemment, je voulais écrire sur Tonglen depuis les élections américaines.
Et puis, hier soir, je suis restée devant twitter jusqu’à 1h30 du matin, assommée face à ce qui se passe à Alep.
Je ne ferais pas de politique, je ne sais pas qui sont les méchants et les gentils – je sais que c’est plus complexe que ça, ne vous inquiétez pas. Ce que je sais c’est que des gens meurent – et ça dure depuis 4 ans, 5 ans, en Syrie ? – et que je vois plein de personnes se sentir complètement impuissantes, et s’en vouloir de cette impuissance.
Je n’aborderais pas « on peut aider les réfugié-e-s ici ». Je suis consciente de cela, mes amies en sont conscientes. Ce n’est pas le but de cet article.
Le but de cet article est de parler d’une pratique de méditation qui répond à ce sentiment d’impuissance – face à la situation en Syrie, face à tous les conflits dans le monde, face à la souffrance des proches…
Pema Chödrön a écrit tout un livre sur le sujet – « Tonglen, le chemin de la transformation » – que je n’ai pas lu, mais elle dédie un chapitre à cette pratique dans le livre sus-mentionné, le chapitre 15 « Aller à contre-courant ».
A contre courant de quoi ? De notre habitude – et réflexe – de se protéger de la souffrance et de la fuir, notre souffrance comme celle des autres. C’est une pratique de compassion envers nous-même et envers les autres.
« C’est une méthode pour surmonter la peur de la souffrance et faire disparaître la rigidité de notre cœur. »
La pratique, d’une manière extrêmement simplifiée, consiste à inspirer la douleur de la personne que l’on souhaite soulager et à expirer ce que l’on souhaite lui envoyer – la joie, l’apaisement, le bonheur, l’amour…
Dans ses explications, Pema Chödrön propose, si cela nous fait trop peur ou trp mal, de commencer par notre souffrance ou notre peur. Nous pouvons inspirer notre souffrance et celle de toutes les personnes qui vivent la même et expirer ce que nous souhaitons à nous et à ces personnes.
Nous pouvons nous focaliser sur une personne ou inclure toutes les personnes qui vivent cette souffrance ou peur.
Nous pouvons le faire de manière spontanée ou nous pouvons le faire de manière formelle.
Nous pouvons aussi l’étendre à nos ennemis et aux personnes que nous n’aimons pas, rejetons etc.
Voici la pratique formelle comme elle est décrite dans le livre :
1. « Reposez votre esprit brièvement, une seconde ou deux, dans un état d’ouverture ou d’immobilité. » (Cela devient plus facile au fur et à mesure que l’on pratique des techniques de méditation.)
2. « Travaillez avec la texture. Inspirez […] une sensation de claustrophobie et expirez |…] une sensation de fraîcheur. » Inspirer et expirer à fond. Le faire jusqu’à synchronisation avec l’inspiration et l’expiration.
3. « Travaillez sur une situation personnelle – n’importe quelle situation qui vous parle. » Cela peut-être la situation d’une personne proche, on commence habituellement comme ça, ou même pour soi-même et les personnes qui sont dans la même situation que nous.
4. « Amplifiez ce que vous prenez en vous et ce que vous renvoyez. » C’est à dire, étendre la pratique à toutes les personnes dans la situation sur laquelle on a choisis de travailler si c’est pour une autre personne. On peut aller jusqu’à inclure volontairement toutes les personnes que l’on considère comme nos ennemis.
La pratique de Tonglen est une pratique méditative, comme les méditations, on l’approfondit avec la pratique.
« Au fur et à mesure que vous accomplirez cette pratique, votre compassion s’étendra tout naturellement, et vous réaliserez alors que les choses n’ont pas la solidité que vous pensiez. »
(En rose et en italique, citations de Pema Chödrön.)
Pour en savoir plus:
« La pratique de Tonglen, 8 secrets pour ouvrir son cœur » sur le site Yoganova
En anglais:
« Transforming the Heart of Suffering » article de Pema Chödrön sur le site Lion’s Roar